Grâce à des règles assouplies, les fonds européens d’investissement à long terme, dont la nouvelle version est disponible depuis le 10 janvier 2024, devraient séduire une clientèle plus nombreuse. Les gérants attendent toutefois de nouvelles précisions pour se lancer.
Lancés en 2015, les fonds Eltif (European Long Terme Investment Fund) n’ont pas rencontré le succès escompté. En effet en 2020, l’Europe n’en dénombrait que 35 pour un encours de seulement 2 milliards d’euros car des règles contraignantes avaient été associées à ces fonds. Elles concernaient par exemple le ticket d’entrée qui était de 10 000 euros. De plus, ces fonds ne pouvaient être vendus qu’à des particuliers disposant d’un patrimoine financier conséquent d’au moins 500 000 euros. Souhaitant encourager la détention d’une épargne longue par les particuliers, les institutions européennes ont introduit une réforme de ces véhicules supprimant notamment ce ticket d’entrée. La réforme prévoit aussi une baisse de la part minimale d’actifs à long terme, qui passe ainsi de 70 % à 55 % et autorise également les fonds de fonds.
Elle est entrée en vigueur le 10 janvier 2024. Pour autant, il reste encore un certain nombre d’inconnues qui brident les initiatives. « Les RTS ou règles de fonctionnement proposées notamment en matière de gestion de la liquidité n’ont pas rencontré un consensus, elles pourraient être rejetées et nécessiter une seconde écriture, précise Yves Desjardins, directeur général de Schroders en France. Si celle-ci n’intervient pas avant les élections européennes de juin, la mise en place de nouveaux produits pourrait être décalée de plusieurs mois voire davantage. » Les RTS doivent préciser les règles en matière de gestion des rachats (périodicité, délais) qui...