Les fonds thématiques santé n’ont pas été épargnés par la crise sanitaire. Mais depuis le début de la crise ukrainienne, leur caractère défensif, leurs valorisations attractives et leur excellente visibilité ont suscité un fort regain d’intérêt à leur égard, sur des marchés en proie à l’incertitude.
C’est un paradoxe : il y a deux ans, la pandémie mondiale a plombé les fonds thématiques sur la santé. Ceux-ci étaient pourtant florissants jusqu’au mois de mars 2020.
La crise sanitaire qui s’est abattue sur le monde a eu bien des conséquences sur cette thématique, certaines prévisibles, d’autres beaucoup moins. Elle a bien sûr considérablement gonflé la valorisation des quelques entreprises qui ont réussi à mettre au point un vaccin. « Pfizer, qui représente plus de 6 % de la composition de notre fonds Stratégie Santé aujourd’hui, a réalisé 25 milliards de chiffre d’affaires au premier trimestre 2022, dépassant toutes les attentes, constate Laurent Rytlewski, responsable du développement chez Apicil Asset Management. Sanofi n’est plus dans nos dix premières valeurs, tandis qu’AstraZeneca représente plus de 4 % de notre portefeuille, et a pris un poids certain dans l’indice MSCI World Health Care. Pfizer et Johnson & Johnson, qui ont aussi mis au point des vaccins, pèsent également très lourd. » Lors du premier confinement de 2020, « les hospitalisations, les prescriptions et les traitements qui ne concernaient pas la Covid-19 ont été reportés, rappelle Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM France. Surtout, les laboratoires se sont concentrés sur la recherche sur le coronavirus, en engageant d’énormes dépenses ».
Mais la crise sanitaire a mis en évidence l’importance du financement de la santé. « Elle a touché absolument tout le monde, et a donné une extrême visibilité aux sujets de santé, non seulement aux autorités et aux Etats, mais aussi à tous les investisseurs particuliers, souligne Laurent Rytlewski. Cela s’est manifesté à...