Elaborer une politique d’investissement responsable, c’est, pour un asset manager, se fixer un certain nombre de contraintes sur le plan extra-financier… et les respecter. Alors que le risque de greenwashing est sur toutes les lèvres, l’industrie de la gestion d’actifs se met en ordre de marche pour contrôler que les engagements pris sont bien suivis. Une démarche qui dépasse les seules sociétés de gestion.
En matière de finance responsable, les asset managers ont, ces dernières années, multiplié les promesses. Promesse que leur portefeuille de titres battra en permanence le score ESG de son indice de référence, promesse qu’au moins 90 % de l’univers d’investissement fera l’objet d’une analyse extra-financière, promesse qu’aucune entreprise réalisant une part substantielle de ses revenus grâce au charbon ne se retrouvera dans leurs fonds… la liste est longue. Et elle continue de s’enrichir : en réponse à des réglementations récentes comme SFDR et la révision de MIF 2, de nouveaux engagements sont en train d’être pris, à l’instar du niveau minimum d’investissements durables ou alignés sur la taxonomie au sein d’un fonds (lire Option Finance du 3 octobre). Or les promesses n’ont de valeur que si elles sont tenues. C’est ce qu’ont rappelé à l’ensemble de la profession les poursuites engagées contre DWS pour soupçons de greenwashing.
De multiples lignes de défense en interne
Des dispositifs de contrôle de ces engagements extra-financiers se mettent donc en place au sein même des sociétés de gestion. « Ce sont des engagements contractuels comme les autres : ils sont donc régis par les mêmes principes généraux en termes de contrôle interne que ceux de nature financière », rappelle Philippe Sourlas, secrétaire général adjoint en charge de la gestion d’actifs à l’AMF. Une surveillance qui s’opère généralement à trois niveaux. Le premier implique le gérant, qui doit s’assurer qu’il suit bien la politique d’investissement décrite...