Pour Eric Bertrand, directeur des gestions taux et diversifiées chez OFI Asset Management, les assureurs européens peuvent s’inspirer de l’exemple du Japon pour en tirer tous les enseignements.
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Faible croissance, taux d’intérêt négatifs, que vous enseigne l’exemple du Japon ?
Je ne crois pas que l’Europe reproduise l’évolution du Japon, mais les difficultés et réactions des compagnies d’assurance japonaises constituent pour nous une expérience précieuse. Lorsque le ralentissement s’est matérialisé, les compagnies avaient gardé trop de risques à leur actif par rapport aux promesses faites aux clients. Cette stratégie leur a coûté cher. Les compagnies les plus lucides ont pris acte de la faiblesse des rendements et ont décidé d’adapter leur passif en conséquence. En Europe, les normes Solvabilité II limitent les risques pris à l’actif mais une mutation comparable du passif reste néanmoins nécessaire. Il va falloir adapter nos modèles de gestion pour prendre en compte de nouveaux paramètres. Les schémas connus sur l’ensemble des classes d’actifs sont en pleine mutation.
Où en sont les compagnies d’assurance européennes, qui se trouvent confrontées à la même problématique ?
Certaines compagnies orientent assez vivement la nouvelle collecte vers les unités de compte, d’autres privilégient à des degrés divers la possibilité ouverte par la loi Fourgous de transformer une partie du stock en gardant les plus-values. Pour l’actif, nos clients ont progressivement intégré des actifs de diversification comme l’immobilier, les actions non cotées, le prêt direct aux entreprises et les dettes d’infrastructure qui irriguent directement l’économie réelle. Pour éviter le risque de création de bulle qui pourrait provenir du déséquilibre entre offre et demande, il est indispensable de travailler avec des spécialistes du métier.
Quelles solutions proposez-vous pour mieux adapter la structure de l’actif à l’environnement de marché ?
Les actions recèlent un potentiel de...