Malgré sa décélération actuelle liée au resserrement monétaire, l’inflation va durablement s’établir au-dessus des chiffres enregistrés ces dernières décennies. Mais le tempo et la force du ralentissement économique engendré par cette situation ne font pas consensus chez les gérants, qui ont par conséquent des avis divergents sur les différentes classes d’actifs à privilégier.
« La question de l’inflation rend tout le monde un peu fou aujourd’hui », résume François-Xavier Chauchat, économiste et membre du Comité d’investissement de Dorval Asset Management. C’est peu dire en effet que le sujet accapare les pensées des économistes et des gérants. Se succédant à un rythme effréné, parfois contradictoires à quelques jours d’écart, les analyses des professionnels montrent à quel point le challenge est compliqué pour trouver une parade dans un environnement économique en plein bouleversement.
Il est vrai que les chiffres donnent le tournis. Rien qu’aux Etats-Unis, l’inflation est passée d’un régime entre 0 et 2 % entre 2008 et 2020 à 7,04 % en 2021 et 6,5 % en 2022 ! Et, aujourd’hui, alors que l’inflation recule des deux côtés de l’Atlantique sous l’effet d’une politique monétaire restrictive menée avec un volontarisme inattendu – l’inflation américaine est passée de 7,1 % à 6,5 % en décembre, son plus bas niveau depuis un an, celle en Europe ressortant à 9,2 % contre 10,1 % – l’exercice de prospective donne lieu à des prévisions pouvant varier de façon non négligeable. Depuis le début de l’année, porté par l’anticipation d’une sortie de crise, le marché retrouve des couleurs : le CAC 40 évolue désormais à plus de 7 000 points, en hausse de 9 % depuis le début de l’année, tandis que le Dow Jones s’est apprécié de 2,4 %. Néanmoins, une analyse plus fine du comportement des différentes composantes de l’inflation aux Etats-Unis rend certains plus...