Si les investisseurs sont souvent tentés de souscrire aux introductions en bourse, des études académiques montrent que ces opérations sont peu rentables à moyen terme. L’estimation de la valorisation est en effet un point crucial difficile à déterminer.
Sur la vingtaine de sociétés qui se sont introduites sur Euronext en France l’an dernier, les trois quarts d’entre elles affichent actuellement un cours de bourse en recul. Si les pires performances concernent des sociétés dans les nouvelles technologies comme le spécialiste de semi-conducteurs Tronics Microsystems (– 55 %) ou l’équipementier médical Cellnovo (– 49 %), les groupes plus importants en taille et en notoriété ne sont pas épargnés comme Amundi (– 18 % depuis son introduction mi-novembre) ou Europcar (– 25 % depuis juin) !
Des statistiques décevantes
Certes, ces chiffres décevants reflètent également des marchés très chahutés en début d’année, mais ils viennent aussi corroborer certaines études qui affirment que les introductions en bourse sont généralement des mauvais placements pour les investisseurs. «Plusieurs recherches académiques, publiées à la fin des années 1990, ont statistiquement montré que les valeurs sous-performent le marché lors de leur première année boursière», commente William Higgons, gérant de la sicav Indépendance & Expansion. Un constat qui reste valable sur plus longue période. «Si un investisseur souscrit à toutes les introductions en bourse, et ce quelle que soit la zone géographique, sa performance sera inférieure à celle des indices de marché au bout de trois ans», précise Edith Ginglinger, professeur à l’Université de Paris-Dauphine, qui a effectué plusieurs travaux de recherche sur ce sujet. Faut-il en déduire que les investisseurs de long terme ne devraient pas...