En conflit avec son actionnaire Moneta AM, Altamir vient d’obtenir du tribunal de commerce de Paris la nomination d’un expert indépendant, mais pas le retrait de la note publiée par le gérant montrant du doigt l’augmentation significative des frais de gestion.
Le conflit s’envenime entre Altamir et Moneta Asset Management. La société de private equity cotée en Bourse vient en effet d’assigner en justice ce gestionnaire d’actifs, qui détient un peu moins de 10 % de son capital. Le motif du grief tient à une note publiée par Moneta AM en avril 2015 montrant l’augmentation significative des frais de gestion d’Altamir, holding d’investissement des fonds d’Apax Partners. Selon Moneta AM, les frais s’élevaient à plus de 3 % de son actif net réévalué (585,8 millions d’euros en 2014), soit un niveau bien supérieur à celui des autres sociétés de private equity cotées (en moyenne de 2 %). Sa performance serait quant à elle inférieure de 30 %, compte tenu notamment du mode de calcul du «carried interest», c’est-à-dire de la politique d’intéressement. «Des résultats que nous contestons formellement puisqu’ils reposent sur des méthodes d’analyse incorrectes en comparant des périodes de temps très différentes, commente Agathe Heinrich, directrice des relations investisseurs et de la communication d’Altamir. Nous jugeons de notre côté figurer parmi les sociétés cotées de private equity les plus efficientes et les plus performantes.»
Une expertise en cours
Altamir, qui est détenue à 27 % par son président Maurice Tchenio, estime donc que son cours de Bourse a pâti de cette note. Il est vrai que celui-ci a baissé de 10 % en un an pour s’élever à 10,4 euros actuellement. «Il est assez inhabituel qu’une société décide d’attaquer l’un de ses actionnaires en justice,...