Après plusieurs années de progression ininterrompue dans les levées de fonds, la dette privée suscite un certain attentisme auprès des investisseurs institutionnels depuis la seconde partie de 2022. Pour les gérants et les spécialistes du secteur, cette situation ne serait que transitoire. La classe d’actifs devrait s’ajuster au nouveau contexte de taux d’intérêt et séduire à nouveau plus massivement.
Il y a un an, dans son rapport sur la dette privée, Preqin annonçait une forte croissance de la classe d’actifs dans les prochaines années. Le spécialiste des études sur la gestion alternative au sens large indiquait qu’après une progression annuelle moyenne de 13,5 % ces dix dernières années, la dette privée pourrait croître encore davantage durant la prochaine décennie et devenir ainsi l’une des principales classes d’actifs dans le non-coté. Un point de vue qui semble a priori corroboré par les chiffres. Le dernier bilan de Preqin publié le 1er février fait en effet état d’une progression en 2022 des levées de fonds, celles-ci ressortant sur l’année à 225,7 milliards de dollars contre 218,3 en 2021.
Les investisseurs semblent également plutôt satisfaits de la classe d’actifs. Interrogés par Preqin, ils sont 28 % à avoir obtenu des performances supérieures à leurs attentes et 60 % en ligne avec celles-ci.
La fin de l’année est cependant marquée par un ralentissement. « Selon les analyses de bfinance, le nombre de fonds levés au niveau mondial au quatrième trimestre 2022 s’est élevé à 41 pour un montant total de 35 milliards de dollars, contre 52 fonds au troisième trimestre d’un montant total de 78 milliards de dollars, précise Olivier Jéséquel, responsable du bureau de Paris de bfinance. Les principales levées ont été réalisées aux Etats-Unis sur la dette senior et sur la dette unitranche ainsi que dans les fonds dits de situations spéciales, à l’instar des restructurations...