L’affaire Orpea a marqué durablement les esprits, et particulièrement le milieu de la gestion d’actifs. Les fonds en actions de la silver économie, qui n’étaient pourtant pas les plus investis, ont fortement réagi. La crise actuelle contribue à redéfinir les contours de cet univers. Les gérants orientent désormais leurs investissements vers les soins à domicile.
Le scandale Orpea n’en finit pas d’alimenter l’actualité. Le 8 mars encore, le gouvernement annonçait que l’ensemble des 7 500 Ehpad de France seraient contrôlés dans les deux ans à venir, afin de prévenir les maltraitances. Après la parution, fin janvier, de l’ouvrage de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, une enquête dénonçant de multiples dérives au sein du leader des maisons de retraite, les deux groupes français Orpea et Korian cédaient respectivement 60 % et 40 % en Bourse en quelques jours. Une chute dont ils n’ont pu se relever jusqu’à présent. La valeur Orpea se présentait jusqu’alors comme une championne de la « responsabilité sociale et environnementale » (RSE), et figurait à ce titre dans les premières lignes de nombreux fonds labellisés ISR (investissement socialement responsable). Le groupe Orpea comptait, fin 2021, parmi ses dix premiers actionnaires, plusieurs grandes sociétés de gestion internationales : Comgest, DNCA Finance, The Vanguard Group, Norges Bank Investment Management, Threadneedle Asset Management, Mirova, Ostrum Asset Management… L’affaire a marqué durablement les esprits, et particulièrement les gérants. Les rapports de gestion qu’ils ont rédigés pour le mois de janvier 2022 en témoignent.
Un rejet immédiat et radical
Parmi ceux-ci, les gérants des portefeuilles thématiques spécialisés dans l’économie du « bien vieillir », qui n’étaient pourtant pas fortement investis dans le secteur des Ehpad, ont particulièrement réagi à la disgrâce du groupe français. Le fonds Silver Age...