Pour lutter contre l’inflation, la Fed a augmenté le 4 mai dernier ses taux directeurs de 0,5%, une ampleur inédite depuis 2000. Si les observateurs considèrent que la Fed a pris la mesure des difficultés engendrées par l’inflation, la décision de la banque centrale américaine a encore accru la volatilité du marché obligataire. Les gérants pourraient néanmoins y trouver l’occasion de nouveaux points d’entrée sur les segments auxquels ils continuent de s’intéresser, notamment la dette souveraine et les ABS.
Alors que les taux d’intérêt américains flirtent depuis quelques semaines avec la barre symbolique des 3 %, ils l’ont dépassée le 5 mai dernier, après l’annonce par la Fed d’un relèvement de 0,50 % de ses taux directeurs. La progression du taux à 10 ans a ainsi été spectaculaire ces derniers mois, puisqu’elle ressort à plus de 180 points de base depuis début août 2021. Elle est liée au changement d’orientation de la Banque centrale américaine (Fed), déterminée à lutter de façon agressive contre l’inflation. « Au mois de septembre dernier, la Fed a reconnu, après plusieurs mois de tergiversations, que la hausse de l’inflation n’était pas temporaire, mais durable, rappelle Alexandre Caminade, directeur gestions core taux et alternatifs liquides chez Ostrum Asset Management (AM). La lutte contre l’inflation est devenue sa priorité. Depuis lors, elle cherche à mener une politique agressive, afin d’ancrer les anticipations des agents économiques et financiers, et de contenir tout dérapage. » Le risque associé à une inflation élevée est de voir celle-ci devenir cumulative en raison des demandes d’indexation des agents économiques, les salariés réclamant des augmentations de salaire pour compenser la hausse des prix, de même que les bailleurs révisant à la hausse les loyers, et les entreprises cherchant à conserver leurs marges.
Pour contrer cette spirale, la Banque centrale doit se fixer un objectif crédible – un ancrage – et parvenir à convaincre les agents économiques que...