Les controverses apparues ces dernières années sur les sociétés cotées conduisent à s’interroger sur la pertinence de l’analyse extra-financière. Pour les professionnels concernés, ce sont avant tout les process de remontée d’informations qui doivent être améliorés. Dans les cas les moins graves, la controverse peut même être l’occasion de renforcer le dialogue avec l’entreprise, notamment sur son contrôle des risques.
Les controverses liées à des scandales sanitaires et sociaux, à de la corruption ou encore à des problèmes éthiques et à des dégâts apportés à l’environnement se sont multipliées ces dernières années. Mais aucune n’avait été prévue par les gérants ni par les analystes ESG. L’affaire Orpea est à ce titre emblématique. Avant que n’éclate la controverse à la suite de la publication du livre du journaliste Victor Castanet, « Les Fossoyeurs », l’entreprise était bien notée par les agences de notation extra-financière. De même, aucune agence de notation extra-financière n’avait vu venir le « dieselgate » qui a impliqué Volkswagen, avant que celui-ci n’éclate. « Une controverse intervient après qu’un fait est accompli : un accident, un dommage sur l’environnement, une affaire de corruption, explique Nadia Laine, directeur exécutif chez MSCI ESG Research. Il s’agit généralement d’un événement qu’il est difficile, voire impossible, de prévoir, et qui surgit dans l’actualité. »
C’est le cas en particulier lorsque le comportement de l’entreprise relève d’une pratique frauduleuse. Car, a priori, les analyses extra-financières s’appuient principalement sur des informations publiées par les entreprises. « Nous souscrivons à des fournisseurs de données ESG, mais sommes bien conscients des limites de ces agences de notation ESG qui s’appuient essentiellement sur les données déclarées et reportées par les émetteurs, explique Mathieu Maronet, responsable ESG pour le département valeurs...