Les statistiques de la collecte en 2022 font état de sorties de capitaux massives dans l’industrie de la gestion d’actifs, qu’il s’agisse de l’Europe ou de la France. Dans l’Hexagone, ce sont les filiales des banques qui ont été le plus affectées par les contre-performances des marchés financiers. Certains acteurs parviennent en revanche à résister à des marchés difficiles. Plus généralement, les indépendants et les spécialistes font mieux que l’ensemble du marché.
2022 aura constitué une année noire pour l’industrie de la gestion d’actifs en Europe avec des sorties nettes sur les fonds de long terme qui avoisinent les 130 milliards d’euros, selon les statistiques publiées par Morningstar. Selon le fournisseur de données, un tel niveau n’avait pas été atteint depuis la grande crise financière de 2008 ! En Europe, seuls les fonds monétaires ont généré des flux nets positifs, de l’ordre de 73 milliards d’euros, et dans une moindre mesure les fonds investis sur l’immobilier avec 4,2 milliards d’euros de collecte nette.
La dynamique sur le marché français n’est guère meilleure puisque la décollecte nette sur les fonds de droit français est de l’ordre de 45 milliards d’euros, selon Six Financial Information. En France, toutes les classes d’actifs sont concernées par ce mouvement de recul, qui dépasse, quel que soit le segment de marché, le milliard d’euros. Les fonds de trésorerie sont ceux qui ont enregistré le plus de flux négatifs avec 20 milliards d’euros de sorties. Ils sont suivis par les fonds obligataires (– 8,4 milliards d’euros) et les fonds investis sur les actions (– 8,1 milliards d’euros). Seuls les fonds spécialisés sur les matières premières ont enregistré des souscriptions nettes positives, et encore celles-ci sont-elles très limitées puisqu’elles ressortent à seulement 60 millions d’euros. Cette tendance défavorable s’explique par les mauvaises performances enregistrées l’an dernier sur l’ensemble des marchés financiers. En...