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Belinda Gan, Investment director, Sustainability, Schroders

Le désinvestissement des énergies fossiles, une «fausse solution» ?

Publié le 8 novembre 2019 à 11h28    Mis à jour le 13 novembre 2019 à 17h32

Communiqué

Désinvestir des actions du secteur des combustibles fossiles n’est pas le meilleur moyen de promouvoir des changements positifs en matière de lutte contre le changement climatique ou de réduire les émissions de CO2. Les investisseurs ont d’autres cordes à leur arc pour influencer les activités des entreprises dans ce domaine, explique Belinda Gan, Investment director Sustainability chez Schroders.

Les campagnes de désinvestissement des combustibles fossiles, une doctrine née sur plusieurs campus universitaires américains en 2011, se sont propagées à une vitesse inédite à l’échelle mondiale. Elles mobilisent aujourd’hui des fonds de pension, des fondations, des villes et des municipalités. Cependant, bien que ces militants aient fait un excellent travail de sensibilisation du public et de stigmatisation des entreprises, ils n’ont pas eu l’impact souhaité sur les activités ou la viabilité des sociétés concernées. En effet, ils n’ont pas permis à ce jour de tarir les ressources en capital utilisées pour ces activités.

Sur les marchés actions, vendre une position signifie la céder à un acheteur intéressé. Le désinvestissement d’un acteur n’a pas de réel impact sur les activités de ces sociétés. La dette peut avoir des répercussions plus importantes au niveau opérationnel. Les entreprises, en effet, ont recours à des émissions obligataires et à des prêts bancaires pour financer leurs activités d’exploration, de développement et de production, ou pour se refinancer. Le financement en dette du secteur surpasse largement l’apport en capital fourni par les actionnaires. Cependant, si des banques ont cessé de financer des projets et des entreprises liés aux combustibles fossiles ou se sont engagées à le faire, d’autres sont plus que disposées à prendre le relais, tout comme certains investisseurs. Ainsi, les financements en dette accordés au secteur pétrolier et gazier entre 2010 et 2018 sont estimés à plus de 5 000 milliards de dollars, selon Dealogic. Les campagnes de désinvestissement n’ont pas impacté la capacité des entreprises à lever de la dette.

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