Les difficultés de la première banque portugaise, Banco Espírito Santo, ont pesé sur les performances des subordonnées financières cet été. Mais, selon les gestionnaires, cet événement dû à une fraude ne vient pas remettre en question l’intérêt de cette classe d’actifs.
L’été 2014 n’aura pas été de tout repos pour les gérants obligataires spécialisés dans les dettes subordonnées financières. Officialisée début août, la faillite de la première banque portugaise, Banco Espírito Santo (BES), a fortement pesé sur les performances de ce marché. Tous les gestionnaires spécialisés dans ce segment, comme Tikehau IM, Lazard Frères Gestion ou encore Axiom Alternative Investments, ont en effet essuyé des pertes. «Nous avons réussi à limiter l’impact de la faillite de BES dans nos portefeuilles car nos fonds sur les subordonnées financières n’ont finalement enregistré qu’un repli de moins de 1 % cet été», détaille un gérant. D’autres n’ont pas eu cette chance : leurs pertes ont représenté jusqu’à 4 points de leur performance annuelle en seulement un mois.
Une banque en apparence solide
La situation de BES, cotée en Bourse, a, en effet, pris de court tous les professionnels. «Banco Espírito Santo constituait un symbole de solidité financière au Portugal puisqu’il s’agissait de la seule banque de ce pays à ne pas avoir sollicité d’aide publique durant la crise, rappelle David Benamou, président d’Axiom AI. Ses difficultés ne proviennent d’ailleurs pas de son métier bancaire, mais d’activités logées dans les holdings de contrôle de la famille Espírito Santo. Ces dernières ont en effet bénéficié de refinancements de la part de BES qui ont été cachés pendant plusieurs mois. Des irrégularités comptables avaient été constatées au niveau des holdings familiales fin mars, mais la fraude de...