Les prises de participation de fonds de capital-investissement dans des acteurs de la gestion de patrimoine se multiplient ces derniers mois. Un appétit justifié par le mouvement de consolidation que connaît actuellement le secteur. Mais des considérations plus stratégiques poussent aussi le private equity à se positionner sur ces distributeurs, alors que les actifs non cotés font leur entrée dans les portefeuilles des épargnants français.
Le secteur français de la gestion patrimoniale est en train de devenir la nouvelle coqueluche des fonds de capital-investissement. Depuis plusieurs mois, ces derniers sont entrés au capital de nombreux spécialistes de l’épargne. Dernier en date, Eurazeo a pris une participation majoritaire dans le groupe Premium, courtier en solutions d’assurance vie et d’épargne retraite, rachetant l’essentiel des parts détenues par un autre fonds, Montefiore Investment. En septembre dernier, Apax Partners devenait le premier fonds à entrer au capital du groupe Crystal, spécialiste du conseil indépendant en investissement et en gestion de patrimoine. Un peu plus tôt dans l’année, Bridgepoint faisait de même avec le groupe Cyrus, alors qu’il est déjà actionnaire d’un autre acteur majeur du secteur de l’épargne, Primonial. Un mouvement qui touche aussi de plus petites sociétés, telles que le gestionnaire de patrimoine Valoria, financé depuis décembre par IK Investment Partners, déjà actionnaire depuis 2019 du spécialiste de l’épargne salariale Eres Group. « Depuis une dizaine d’années, les fonds de private equity s’intéressent au secteur financier, observe Nicolas Lioliakis, senior partner et président pour la France du cabinet de conseil en stratégie Kearney. Ils se sont d’abord concentrés sur les paiements, la conservation de titres, les logiciels financiers ou encore le courtage d’assurance et de crédit, mais depuis environ trois ans, c’est aussi l’activité de distribution de l’épargne qui attire leur attention. »