Le risque climatique est aujourd’hui considéré comme un risque systémique pour la stabilité financière. Une évolution qui a conduit à la consolidation de l’engagement actionnarial.

L’engagement est une pratique ancienne de finance durable, aujourd’hui mis en avant par les sociétés de gestion françaises qui font de la sélection d’actions sur des critères ESG. « L’analyse ESG nous a permis de déceler des points de faiblesse sur des sujets environnementaux mais aussi sociaux, constate Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic. L’engagement actionnarial commence souvent par un dialogue privé. Ensuite, la partie la plus visible de l’engagement est celle de la communication via les assemblées générales. Il est d’autant plus visible lorsqu’elle fait l’objet d’une coalition entre actionnaires de poids. Ce qui reflète le plus la montée en puissance de ce mode d’engagement c’est la coalition “Planet Action 100 +” lancée lors du One Planet Summit de Paris en 2017. Elle rassemble aujourd’hui 545 investisseurs qui pèsent 52 000 milliards de dollars et ciblent 187 entreprises qui représentent plus de 80 % des émissions de CO2 de la planète. »

Des prises de position plus fortes
L’évolution de l’engagement se traduit aussi par des prises de position plus fortes sur des questions environnementales et sociales. « Cette évolution passe par des processus plus formalisés avec la mise en place d’outils ad hoc qui permettent de réaliser les politiques d’engagements et de les suivre, explique Alea Cozic, ESG Analyst chez Fidelity International. A cet effet, Fidelity a 180 analystes dans le monde qui initient et participent à ces engagements. Cette évolution passe aussi par des prises de position dans les AG et des votes d’actionnaires et/ou public sur des questions environnementales ou sociales, etc. Ces engagements doivent devenir collaboratifs. »