Ces derniers mois, plusieurs acteurs majeurs ont lancé des plateformes dites de « délégation de gestion ». Leur objectif : améliorer l’offre de fonds externes proposée par les réseaux de distribution « wholesale ». Et en particulier, en réduire les frais de gestion. Un manque à gagner pour les asset managers délégataires qui réfléchissent souvent à deux fois avant de se positionner.
Déléguer, en tant que société de gestion, la gestion financière d’une poche d’investissement à un autre asset manager : tel est le principe de la pratique que les Anglo-saxons nomment « subadvisory » ou « délégation de gestion » en français. Introduite au tournant des années 2010 en Europe par ABN AMRO et sa filiale de sélection de fonds AAA (asset allocation advisors), cette approche connaît depuis un an et demi un nouvel essor, avec le lancement de plusieurs offres de la part d’acteurs majeurs. En 2021, ce sont notamment BNP Paribas Asset Management, Amundi et la plateforme digitale de distribution de fonds AllFunds qui se sont positionnés. Après une année d’exercice, l’offre de BNPP AM, baptisée AMSelect, revendique 2 milliards d’euros sous gestion, et celle d’Amundi, Fund Channel Investment Partners, 1 milliard. L’acteur historique ABN AMRO, de son côté, fait état d’une vingtaine de milliards d’euros d’encours. Quant à la plateforme généraliste AllFunds, elle n’a pas souhaité donner suite à nos demandes d’entretien.
Les limites des offres existantes
Si chacune de ces offres de subadvisory a ses spécificités (lire encadré), elles partagent le même objectif : promouvoir la distribution de stratégies de gestion en architecture ouverte tout en la rationalisant. Pour les réseaux bancaires (notamment en banque privée et gestion de fortune) qui ont décidé de ne pas proposer à leurs clients uniquement des produits fabriqués par la société de gestion de leur groupe, mettre en place une architecture ouverte revient...