Dossier spécial

Les 50 sociétés de gestion qui comptent Sélection 2021

Publié le 5 avril 2021 à 11h13

La rédaction d'Option Finance

L’onde de choc qui frappe les économies à l’échelle planétaire depuis mars 2020 n’a pas épargné le monde de la gestion d’actifs. Mais les acteurs français ont su trouver les ressources et les stratégies pour surmonter la crise économique et retrouver le chemin de la croissance. Ils sortent renforcés d’une année hors normes, et se tournent plus que jamais vers l’investissement durable.

Au mois de mars 2020, la crise sanitaire mondiale a provoqué le chaos sur les marchés financiers. Mais le trou d’air boursier a été rapidement corrigé. Les conséquences de la pandémie à l’échelle d’une année ont finalement été limitées pour les sociétés de gestion française. La collecte dans les fonds de droit français est même repartie à la hausse, après deux années noires. Les souscriptions nettes cumulées en 2020 des quatre grandes catégories d’organismes de placements collectifs (OPC), monétaires, obligataires, diversifiés et actions, sont revenues en territoire positif, pour atteindre 73 milliards d’euros, selon les chiffres de l’Association française de la gestion financière (AFG). Les encours globaux sous gestion en France se sont établis à 4 355 milliards d’euros, en progression de 3,5 % sur un an.

Un secteur résilient face à la crise

C’est donc la résilience qui a caractérisé le secteur en 2020. « Contrairement à d’autres crises, il n’y a pas eu de blocage généralisé des rachats, ni de défauts significatifs. Même l’épisode H2O est resté relativement sous contrôle », constate Yoan Chazal, associé chez Deloitte. Les sociétés de gestion ont même, pour certaines, tiré profit des situations de confinement et optimiser leur organisation. « Grâce aux plans de continuité d’activité réglementaire (PCA) mis en place dans les sociétés de gestion de portefeuille avec l’aide de l’AMF, l’industrie de la gestion a su maintenir ses prestations et services face à la Covid-19 », se félicite Eric Pinon, président de l’AFG. Le télétravail et la visioconférence ont permis aux gérants et à leurs collaborateurs de personnaliser leurs services. « Les clients ont apprécié leur disponibilité, le contact direct, la permanence de la relation client, assure Eric Pinon. Les sociétés du secteur ont montré qu’elles pouvaient rester actives et créer de la valeur par temps de crise, ce qui va les aider à optimiser et à justifier leur rémunération. »

La crise a eu également pour effet de favoriser l’émergence de nouveaux produits distingués par le label « Relance ». Lancé le 19 octobre 2020, il est attribué aux fonds de capital-investissement ou investis dans des valeurs cotées qui s’engagent à soutenir les entreprises françaises. Début mai 2021, 170 fonds étaient labellisés, pour un encours de 14,4 milliards d’euros. « Ce label est un très bon outil en faveur de l’épargne longue, pour motiver le client investisseur désireux de contribuer à l’effort collectif dans la pers­pective de la reprise », constate Eric Pinon. 

De nouvelles exigences de transparence

Le label Relance s’inscrit, de plus, dans la tendance phare du moment : l’investissement responsable. Ce dernier est ainsi systématiquement mis en avant par les sociétés figurant dans la sélection d’Option Finance (voir p.23). « Cette thématique est devenue un axe très important de la structuration du marché de la gestion d’actifs, rappelle Yoan Chazal. Elle répond aux attentes des investisseurs, mais aussi à l’agenda réglementaire ». L’engouement n’est pas nouveau, mais le marché n’a pas toujours été à la hauteur. Robert Ophèle, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a réitéré en 2020 son souhait de lutter contre le greenwashing ou « verdissement de façade ». Une époque peut-être bientôt révolue. Car les mots seuls et les déclarations d’intention suffisent de moins en moins à convaincre clients, investisseurs… et régulateur. Entré en application le 10 mars dernier, le règlement européen « Sustainable Finance Disclosure Regulation » (SFDR) impose aux sociétés de gestion de classer chacun de leurs fonds, en fonction d’une quinzaine d’indicateurs, dans l’une ou l’autre des trois catégories, plus ou moins exigeantes selon l’objectif d’impact sur l’environnement ou la société. « L’entrée en vigueur du SFDR vient considérablement accroître les obligations de reporting et de transparence », souligne Yoan Chazal. Certes, ce règlement n’est pas en soi contraignant, puisque les sociétés de gestion ont la possibilité de choisir la catégorisation de leurs produits et services. Mais aucune n’aura vraiment intérêt à les trier dans la catégorie la moins valorisante. 

La progression inexorable de la gestion passive

Outre la finance durable, l’année 2020 a conforté d’autres tendances, notamment la progression continue de la gestion passive, qui s’invite dans un nombre croissant d’offres et de portefeuilles. Selon Morningstar, la collecte des ETF (Exchange-Traded Funds, ou fonds indiciels cotés) européens a atteint 48,2 milliards d’euros au premier trimestre 2021, battant un nouveau record trimestriel. Le rachat à la même période de Lyxor par Amundi, qui a fait du leader européen de la gestion d’actifs le deuxième fournisseur d’ETF en Europe, confirme l’enjeu crucial du marché. « La gestion passive continue d’être un axe de développement majeur pour l’ensemble des principaux acteurs, analyse Yoan Chazal. La gestion active doit trouver comment se différencier pour justifier les frais prélevés, face à la gestion passive qui connaît un succès croissant. »

Un fort appétit pour le non-coté

Autre engouement de l’année 2020, le non-coté. Les investisseurs manifestent toujours plus d’appétit pour le capital-investissement, les valeurs technologiques, l’immobilier, les infrastructures, la dette privée, les crypto-actifs… Ces classes d’actifs peu liquides séduisent de plus en plus les investisseurs, y compris les institutionnels, en promettant des rendements plus élevés sur le long terme ainsi qu’une réduction du risque. Pourtant, ce sont des placements qui peuvent réserver quelques mauvaises surprises. « Les actifs non cotés évitent à l’investisseur de se faire peur, résume Eric Pinon. Mais les niveaux d’achat sont très élevés ! Le price-earnings ratio (PER) du coté tourne autour de 11 à 12 %, tandis qu’il est de 14 à 15 % pour le non-coté. De plus, leur valorisation n’est révélée que le jour où elle est réalisée, huit, dix ou douze ans après. Avoir du non-coté dans un portefeuille est parfaitement justifié, mais c’est un placement long qui peut se payer cher à la sortie. »

43 créations d’entreprises en 2020

En attendant, le non-coté suscite des vocations. Ce segment a été l’an dernier l’un des moteurs de la création d’entreprises de la gestion d’actifs. Au total, 43 sociétés ont vu le jour en 2020. L’écosystème français se compose désormais de 680 sociétés, un record historique. Le Brexit en a été un autre levier. A la fin de l’année 2020, selon l’AMF, 21 sociétés de gestion ont été créées en raison de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « Contrairement au monde bancaire qui a plutôt choisi Francfort, les sociétés de gestion sont en grande partie venues s’installer en France, souligne Eric Pinon. Le Brexit a permis d’attirer à Paris les acteurs les plus importants, comme BlackRock, qui a fini par enregistrer en France une société de gestion. Certaines sociétés exilées au Royaume-Uni sont revenues. L’événement a rappelé au monde que la France disposait de gérants parmi les mieux formés, d’un régulateur business friendly, de réglementations qui facilitent les échanges transfrontaliers. »

La transformation digitale, une priorité

En parallèle, les mouvements de consolidation et de rapprochement (avec, outre le rachat de Lyxor par Amundi, la fusion des activités de gestion de taux de LBPAM et d’Ostrum AM), se sont poursuivis en 2020, redessinant les contours du marché français. Comme tout le secteur financier, les gérants d’actifs sont à la recherche d’économies d’échelle, en particulier grâce aux opérations de croissance externe. « La transformation digitale est au cœur de la réussite des gestionnaires d’actifs. Le secteur est dans l’ensemble très en retard, alors que des technologies existent permettant d’améliorer l’efficacité des gérants et de l’ensemble de la chaîne de valeur », note Yoan Chazal. 

Les plus petites sociétés de gestion vont elles aussi devoir se poser la question de leur développement, face aux géants du secteur. « En France, une dizaine de sociétés de gestion gèrent plus de 100 milliards d’euros, tandis que plus de 300 autres en gèrent moins de 500 millions, rappelle Eric Pinon. L’avenir de l’industrie tient aussi aux rapprochements entre petites entreprises pour affronter les rapports de force avec les plateformes, les distributeurs, les teneurs de compte dépositaires, ou les brokers. » Une nouvelle voie se dessine, à côté des rapprochements capitalistiques, à travers la mutualisation des moyens. La première « manco » (management company) française, Manco. Paris, a ainsi vu le jour afin de mutualiser les moyens des plus petites structures, et a obtenu l’agrément de l’AMF fin 2020. « Les manco, qui existent en Irlande et au Luxembourg depuis longtemps, ne sont pas des gérants financiers, mais des acteurs administratifs et opérationnels », explique Eric Pinon. Le secteur de la gestion d’actifs est loin d’avoir fini d’innover. 

Méthodologie

Pour établir la liste des 50 sociétés de gestion qui comptent, un premier filtre a été appliqué par Option Finance et Funds Magazine, en partenariat avec Deloitte, afin de sélectionner les sociétés dont les encours en gestion collective dépassaient le milliard d’euros à fin 2020. Pour les sociétés étrangères ne disposant pas d’une société de gestion en France, le même seuil a été appliqué pour les encours gérés pour le compte de clients français. Ce premier filtre quantitatif a permis d’identifier environ 110 sociétés de gestion, auxquelles un questionnaire a été transmis. 

La sélection s’est alors concentrée sur la dynamique de croissance à moyen terme, les innovations produits et l’approche des sociétés en matière d’investissement responsable, dont l’importance dans la gestion a été appréciée de manière plus détaillée. La sélection privilégie enfin, dans le cadre d’Option Finance, les acteurs ciblant avant tout la clientèle institutionnelle.

La sélection 2021

Acofi Gestion

Thibault de Saint-Priest, directeur général<br/>Les institutionnels étrangers en ligne de mire L’année 2020 a été décevante pour Acofi dont la collecte nette a baissé de 60 % en 2020, atteignant 222 millions d’euros au lieu de 575 millions d’euros en 2019. Pour relancer cette dernière elle mise notamment sur le fonds immobilier RED VI Impact, en cours de levée et ciblant 600 millions d’euros. Particularité de ce nouveau fonds : le coût des prêts octroyés pourra être ajusté en fonction de l’atteinte d’objectifs de développement durable fixés contractuellement. La société de gestion, qui a préfinancé avec la plateforme Neftys plus de 1 000 opérations de crédit d’impôt recherche (CIR) depuis 2015, compte poursuivre dans cette voie en lançant d’autres initiatives en faveur des entreprises innovantes.Acofi Gestion mise également sur l’international pour accélérer son développement. La société de gestion travaille en effet sur la création de fonds dédiés aux investisseurs institutionnels étrangers. Deux projets sur le segment de la dette « high yield » sont en cours.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 2,13 MdE
  • Collecte nette : 222 ME
  • Part des encours commercialisés à l’international : 17 % 
  • Part de la clientèle institutionnelle : 100 %

Allianz Global Investors

Amine Benghabrit, directeur général

Le non-coté en ligne de mire La succursale française d’Allianz GI est l’un des principaux pôles de gestion de l’assureur Allianz. Elle affichait à fin 2020 un encours sous gestion de 103,6 milliards d’euros sur un total mondial de 582 milliards. Paris est reconnu comme un centre d’expertise sur les obligations, notamment le crédit, les actions et l’investissement responsable. La société de gestion développe aussi en France une expertise sur le non-coté : la dette d’infrastructure, la dette corporate, les renouvelables, le trade finance et le capital-investissement. L’an dernier, elle a ainsi clôturé deux fonds de dette spécialisés dans le financement des entreprises ainsi qu’un fonds répondant au label Relance. Le gérant a également lancé un fonds dans le domaine des infrastructures avec un objectif ambitieux : lever quelques 900 millions d’euros. En parallèle, il a renforcé sa gamme de fonds alignés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies. Au niveau du groupe, il a intégré ses gestions obligataires afin de mieux combiner les expertises locales et globales. Au total, l’équipe de gestion obligataire comprend 102 professionnels de l’investissement, dont 34 à Paris. 

Amiral Gestion

Julien Lepage, président

Accélération sur l’ISR 2020 a été une année dynamique pour Amiral Gestion, malgré une collecte nette en repli. Fort d’un savoir-faire développé depuis 2015 au sein de fonds et de mandats dédiés, le gestionnaire a donné un coup d’accélérateur à sa stratégie d’investissement responsable. Avec l’intégration des équipes d’Efires, cabinet de conseil spécialisé dans l’investissement responsable (IR) et la responsabilité sociale des entreprises (RSE), une nouvelle direction IR/RSE a été créée pour développer les pratiques d’Amiral Gestion, mais aussi accélérer le processus d’intégration ESG propriétaire. Fin 2020, 73 % des encours étaient gérés en intégration ESG et 27 % en approche ISR. La gamme Sextant a été enrichie en novembre avec Sextant France, un fonds actions qui devrait être prochainement labellisé ISR après avoir obtenu le label France Relance dès sa création, aux côtés de Sextant PME et du fonds dédié Nova 2. En 2020, Amiral Gestion a étoffé son équipe commerciale et ouvert un bureau de représentation en Espagne qui couvre aussi l’Italie. Pour poursuivre son développement à l’international entrepris en 2015, les fonds ouverts sont en cours de transformation en format sicav. 

Amundi

Yves Perrier, directeur général

Un statut de leader européen confirmé La crise sanitaire n’a pas arrêté le géant français de la gestion d’actifs. Amundi a en effet multiplié les projets de croissance ces derniers mois. Il a finalisé l’an dernier le rachat de l’espagnol Sabadell AM, ce qui lui a permis de devenir un acteur majeur dans ce pays. En parallèle, il a renouvelé son partenariat avec la Société Générale pour cinq ans ; il demeure ainsi le principal fournisseur de produits et de solutions d’épargne pour les réseaux du groupe Société Générale en France. L’an dernier, la société de gestion a aussi développé son implantation en Chine en créant une nouvelle filiale commune avec Bank of China Wealth Management. Plus récemment, le gestionnaire s’est porté acquéreur de la filiale de la Société Générale spécialisée dans les ETF, Lyxor, devenant ainsi le principal acteur européen, derrière les Anglo-Saxons, sur ce marché en pleine expansion. Enfin, il a annoncé la création d’une nouvelle ligne métier dédiée aux services technologiques : Amundi Technology. A la tête d’Amundi depuis sa création en 2010, Yves Perrier passera le relais le 10 mai à Valérie Baudson, actuellement directrice générale de CPR AM.

Aviva Investors France

Emmanuel Babinet, président du directoire

Une année riche en nouveaux développements Pour Aviva Investors France (AIF), l’année 2020 aura été marquée par le projet de cession de sa maison mère, Aviva France, dans le cadre de la stratégie de recentrage d’Aviva Plc annoncée pendant l’été. C’est finalement le mutualiste Aéma Groupe qui est entré, fin février 2021, en négociations exclusives pour un rachat de l’ensemble des activités du groupe en France, comprenant notamment la gestion d’actifs d’AIF et ses 114,6 milliards d’euros sous gestion à fin 2020. Mais l’année ne saurait se résumer à l’effervescence autour de cette actualité. Elle a aussi été riche en nouveaux développements. Le déploiement sur les actifs réels s’est poursuivi avec le lancement d’un fonds de dette privée corporate, Aviva Investors Relance Durable France, dans le cadre du programme d’investissement des assureurs coordonné par la Fédération française de l’assurance. 2020 a aussi vu l’accélération de l’enrichissement de la gamme des supports en unités de compte du contrat multisupport Afer, à laquelle AIF a participé activement avec le lancement de quatre fonds, dont la déclinaison de sa stratégie thématique actions européennes sur la transition climatique, sous le nom Afer Climat. L’offre d’épargne salariale (FCPE/loi Pacte) a aussi été renforcée.

AXA Investment Managers

Marco Morelli, directeur général

Une réorganisation fructueuse Pour accélérer son développement, la société de gestion, qui gère au global 858 milliards d’euros, a adopté l’an dernier une nouvelle organisation. Celle-ci s’appuie sur deux grands piliers opérationnels axés sur des spécialités différentes, à savoir AXA IM Alts et AXA IM Core. Grâce à ces nouvelles dispositions, la filiale de l’assureur a réussi, dans un contexte de crise, à collecter plus de 40,4 milliards, dont 18 milliards pour compte de tiers. Le premier pilier, AXA IM Alts, regroupe les plateformes d’investissement alternatif, soit Real Assets, Structured Finance et Chorus, et possède une force de vente dédiée. Le second pilier, AXA IM Core, regroupe les plateformes d’investissement Fixed Income, Framlington Equities, Rosenberg Equities et Multi-Asset, et possède également sa propre force commerciale. D’un point de vue opérationnel, AXA IM a accompagné ses collaborateurs durant la pandémie en déployant une nouvelle organisation de travail appelée « smart working », qui cherche à faciliter l’équilibre entre travail et vie personnelle. Une façon aussi de renforcer le pilier ESG, qui occupe une place centrale dans les processus de gestion du gérant.

Axiom AI

David Benamou, associé gérant

Une expertise ESG sur les institutions financières Convaincu du rôle majeur des institutions financières dans la transition vers une économie bas-carbone, et expert reconnu de la réglementation bancaire, Axiom AI s’est mobilisé en 2020 pour finaliser, avec iCare & Consult, une société d’ingénierie environnementale, le volet « climat » de sa méthodologie ESG dédiée aux institutions financières. Ce volet, qui sera applicable en 2021 à un premier fonds, Axiom Sustainable Financial Bonds, permet de sélectionner les institutions financières selon leur contribution à la trajectoire de température de l’accord de Paris.

Le lancement en juin 2020 du fonds Axiom Long Short Credit, positionné sur le corporate européen et américain, marque l’ouverture de la gamme de fonds Ucits hors secteur financier. Afin de mettre en valeur un positionnement assez unique sur les banques européennes, le fonds d’Axiom Equity a été renommé Axiom European Banks Equity. Présent depuis 2013 au Royaume-Uni, le gestionnaire entend poursuivre son développement outre-Manche avec une demande d’agrément déposée auprès de la FCA. Un responsable commercial est venu étoffer le bureau de Londres, désormais composé de six personnes, dont quatre gérants.  

BFT IM

Gilles Guez, directeur général

Une approche ESG sur les petites valeurs Fidèle à sa devise « Redonner un sens au rendement », BFT IM, filiale d’Amundi, a poursuivi en 2020 sa transformation ISR pour s’affirmer comme un acteur majeur de la transition écologique et de la cohésion sociale, avec un engagement spécifique et un dialogue renforcé envers les petites capitalisations françaises. Fin 2020, 9,3 milliards d’euros d’actifs, soit 25 % des encours totaux, étaient gérés avec une approche ISR. Avec quatre nouveaux fonds de sa gamme monétaire et trésorerie longue labellisés ISR en juin 2020, BFT IM propose désormais une vingtaine de fonds ISR. La filiale d’Amundi souhaite poursuivre la croissance des encours ISR (+ 5 milliards d’euros en 2020). En ligne avec la stratégie de sa maison mère, elle vise également d’ici à 2022 une intégration ESG significative et contraignante pour tous ses fonds ouverts, une couverture à 100 % des titres de portefeuille et des indices de référence par une analyse ESG ainsi que l’application d’une politique de vote ESG à l’intégralité de l’univers d’investissement. Pour BFT IM, l’année 2020 a également été marquée par la création de plusieurs fonds dédiés.

Blackrock

Stéphane Lapiquonne, directeur général France<br/>Nouveau record d’encours en 2021 Fin mars 2021, le plus grand gestionnaire d’actifs du monde a battu un nouveau record d’encours à l’échelle de la planète, avec 9 007 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Depuis le 1er janvier 2021, date effective du Brexit, c’est BlackRock Netherlands B.V. qui gère les activités réglementées par la directive MIFID 2 de la succursale à Paris, à la place de BlackRock Investment Management UK. La gestion indicielle, sous la marque iShare, reste l’un des principaux axes de développement de BlackRock en France, comme ailleurs dans le monde, mais le pôle parisien regroupe également la plateforme de fonds alternatifs du groupe, les activités d’investissement et d’asset management en immobilier pour les marchés français, belge et italien et eFront, leader mondial de solutions logicielles pour la gestion d’investissements alternatifs, désormais intégré dans la solution technologique Aladdin. Le groupe américain s’est engagé à soutenir l’investissement local et à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à 2050. 

  • Encours pour compte de tiers France, Belgique et Luxembourg : 67,2 MdE 
  • Collecte nette en France, Belgique et Luxembourg : 7,8 MdE
  • Part de la clientèle institutionnelle : 57 %

BNP Paribas Asset Management

Frédéric Janbon, directeur général

Un leadership conforté dans l’ISR Après deux années en territoire négatif, BNPP AM a renoué en 2020 avec une collecte nette sensiblement positive. Dans un contexte de marché complexe et volatil, près de 80 % des fonds du gestionnaire ont battu leur benchmark. En 2020, BNPP AM a conservé sa position de leader sur la gestion thématique durable et lancé de nouvelles expertises dont un fonds d’actions environnementales long/short innovant, le premier ETF dédié au développement durable des ressources océaniques ou encore le premier fonds sur la croissance inclusive. Avec désormais 46,5 milliards d’euros d’encours répartis dans 123 fonds labellisés ISR, BNPP AM a également conforté son leadership sur le marché français de l’investissement responsable.

Plaçant la technologie et l’IA au cœur de sa stratégie de développement et de ses processus de gestions, BNPP AM a lancé en 2020 de nouvelles solutions innovantes. La société a apporté sa puissance d’algorithme à Lucy, un robot-investisseur 100 % en ligne et automatisé, qui a fait son entrée dans l’offre de solutions proposée aux investisseurs particuliers de BNP Paribas Fortis et de Hello bank!. BNPP AM a également participé au lancement de MyMand@te, une offre innovante de gestion sous mandat.

BNY Mellon Investment Management

Anne-Laure Frischlander, directrice générale

Une gamme enrichie  BNY Mellon IM n’a jamais été aussi proche de son ambition de faire partie des rares sociétés de gestion étrangères basées à Paris gérant plus de 7 milliards de dollars auprès de clients français. Grâce à une collecte soutenue en 2020, le premier gestionnaire d’actifs multiboutiques au monde, désormais dirigé par Hanneke Smits, ex-CEO de Newton Investment Management, l’une des boutiques, a connu l’an dernier un développement commercial actif dans l’Hexagone, son premier marché en Europe continentale. La gamme a de nouveau été étoffée, avec notamment BNY Mellon Sustainable Global Real Return Fund (EUR), qui intègre, en parallèle d’une approche ESG, des thématiques fortes comme le traitement de l’eau, la longévité, l’énergie verte ou encore la mobilité, mais aussi BNY Mellon Smart Cures Innovation Fund, un fonds thématique qui investit dans les entreprises spécialisées dans le traitement des maladies en ciblant les gènes qui en sont à l’origine. Sur la gestion obligataire, la gamme de fonds Efficient Beta a également été enrichie, et une stratégie sur les « fallen angels », c’est-à-dire les émetteurs dont les notations passent d’investment grade à high yield, a été créée.

Candriam

Naïm Abou-Jaoudé, CEO

Des acquisitions ciblées Pour Candriam, l’année 2020 s’est achevée avec des encours sous gestion records, portés notamment par une collecte nette de 3,1 milliards d’euros. Les investisseurs ont plébiscité les stratégies en actions thématiques, une gamme régulièrement enrichie, ainsi que les stratégies ESG obligataires, high yield en tête. Avec un savoir-faire reconnu depuis vingt-cinq ans – Candriam est l’acronyme de « Conviction and Responsibility in Asset Management » –, le gestionnaire confirme sa place d’acteur incontournable du marché de l’investissement responsable en France : 16 fonds commercialisés en France sont labellisés ISR, dont le dernier-né en gestion thématique Candriam SRI Equity Circular Economy, soit un total de 6,1 milliards d’euros. L’année 2020 a également été marquée par une stratégie d’acquisitions ciblées. Un accord a été signé en vue de transférer près de 350 millions d’euros d’encours en multigestion alternative de Rothschild & Co Asset Management Europe à Candriam. Le gestionnaire et sa société sœur New York Life Investments Alternatives (NYLIA) ont également noué un partenariat stratégique avec Kartesia, spécialiste européen de la dette privée.

Comgest

Arnaud Cosserat, président-directeur général<br/>Une dynamique de croissance intacte En dépit de la crise sanitaire, la société de gestion poursuit sa croissance à un rythme soutenu, engrangeant près de 1,3 milliard d’euros de collecte nette en 2020. Parmi les stratégies les plus performantes l’an dernier figurent celles spécialisées dans les marchés asiatiques. Les fonds Comgest Growth Japan et Comgest Growth Asia ont enregistré respectivement 37 % et 28 % de hausse sur l’année. La croissance des encours se traduit aussi par des fonds d’une taille plus importante. Comgest dispose maintenant de cinq fonds affichant un actif supérieur au milliard d’euros. Pour poursuivre son développement, la boutique a accentué son expertise dans l’investissement socialement responsable. Elle a ainsi recruté l’an dernier deux analystes ESG et un responsable ESG. Cela lui a permis d’obtenir pour la deuxième année consécutive la note maximale pour chacune des trois catégories des principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations Unies.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 38,8 Mde
  • Collecte nette : 1,3 Mde
  • Part des encours commercialisés à l’international : 68 %
  • Part de la clientèle intermédiée : 50 %

Crédit mutuel Asset Management

Claire Bourgeois, directrice générale

Accélération sur la finance responsable Acteur engagé depuis plus de vingt-cinq ans de la finance responsable, Crédit Mutuel AM a donné un nouvel élan à sa stratégie. Un service dédié à la finance responsable et durable au sein de la direction des gestions a été mis en place, et la conduite de ces activités a été structurée au travers d’instances de gouvernance dédiées. Un outil d’analyse propriétaire des critères ESG a été élaboré, et les reportings des fonds ISR ont été renouvelés pour que les données ESG y soient intégrées. Ce nouveau modèle sera progressivement déployé à tous les fonds ouverts. La gamme responsable, qui a été adaptée à la Doctrine AMF 2020-03 et au règlement Disclosure, s’est étoffée d’un fonds international, CM-AM Global Selection SRI, et du fonds solidaire S. Active Solidaire ISR désormais ouvert au public. Autre fait marquant de 2020 : le transfert des équipes de distribution au sein de Crédit Mutuel Investment Managers, nouvelle entité en charge de la promotion et la distribution des stratégies d’investissement des six sociétés de gestion du groupe Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Enfin, des travaux préparatoires ont été entrepris en vue de l’ouverture à venir sur l’Italie, la Suisse et la Belgique.

CPR AM

Valérie Baudson, directrice générale

Une dynamique forte à l’international L’année 2020 aura été riche et dynamique. Pour ses dix ans d’existence, Le Comptoir, la marque dédiée aux CGP, a franchi le seuil des 2 milliards d’euros sous gestion. L’accompagnement des CGP dans le conseil en allocation d’actifs a été renforcé, avec la solution digitale Smart Allocation. 2020 marque également la poursuite de l’ancrage à l’international. Multipliés par plus de 3,5 en trois ans, les encours sous gestion hors de France de CPR AM ont atteint, fin 2020, 13,8 milliards d’euros, soit 25 % des encours totaux. La gestion thématique, expertise phare de CPR AM avec l’allocation d’actifs, a franchi le cap des 15 Mde d’encours, un niveau qui a presque triplé en trois ans. Le gestionnaire a également combiné en 2020 son savoir-faire en allocation d’actifs et en gestion thématique pour proposer des solutions d’investissement thématique diversifiées, déclinables en plusieurs profils de risque, à destination des clients distributeurs et CGP. En investissement responsable, CPR AM ambitionne notamment de se positionner comme un acteur de premier plan sur la dimension sociale. A ce titre, deux fonds sur les inégalités et l’emploi ont été lancés : CPR Invest-Social Impact et CPR Ambition France. 

DWS

Olivier Dubost de Cadalvène, responsable de DWS France

Montée en puissance auprès des CGP Fort de l’appui d’une plateforme mondiale intégrée offrant aux investisseurs français, institutionnels et retail, un accès à l’ensemble des gestions actives, passives et alternatives de DWS, le bureau parisien du gestionnaire international a collecté en 2020 près de 700 millions d’euros. Les équipes commerciales ont notamment capitalisé sur le savoir-faire de DWS en gestion crédit et multi-asset pour la gestion active, mais également sur son expertise en gestion passive, sur laquelle le gestionnaire s’affirme comme le leader européen avec 132 milliards d’encours sous gestion à fin 2020. En gestion alternative, DWS continue de répondre à la demande des institutionnels français pour les solutions investies dans les infrastructures non cotées, mais également des opportunités identifiées sur la dette infrastructure ESG ainsi que la dette immobilière. Avec plusieurs fonds déjà référencés sur des plateformes de distribution, DWS poursuit sa stratégie de croissance en France auprès des CGP. Pour répondre à la demande de ses clients, le bureau parisien s’appuie sur trois stratégies : le multi-asset, le rendement et la croissance verte. DWS France a également renforcé sa communication digitale pour toujours mieux accompagner ses clients, notamment CGP.

Ecofi

Pierre Valentin, président

Une entreprise à mission Après avoir converti l’intégralité de sa gamme de fonds ouverts à l’ISR début 2019, Ecofi est devenue l’une des toutes premières entreprises à mission du monde de la gestion en France. La société souhaite ainsi renforcer et pérenniser ses engagements et les soumettre à la vérification d’un tiers indépendant. Pour mener à bien ce chantier, la raison d’être du groupe a été co-construite avec une quarantaine de collaborateurs ainsi que des parties prenantes. Elle repose sur quatre objectifs sociaux et environnementaux, statutaires comme celui de répondre aux besoins financiers de l’économie sociale et solidaire ou de favoriser la participation des salariés aux grandes orientations de l’entreprise et de partager la valeur créée. En parallèle, la société de gestion a dans un contexte de crise sanitaire renforcé sa communication vis-à-vis de ses clients, qu’ils soient institutionnels ou particuliers. Elle a notamment mis en place un reporting exceptionnel de gestion pour chacun de ses mandats et fonds dédiés et a organisé des webinaires et des actions de communication sur les réseaux sociaux sur ses produits. Une démarche qu’elle compte poursuivre à l’avenir.

Edmond de Rothschild Asset Management

Christophe Caspar, directeur général

Une nouvelle feuille de route Treize ans après le lancement d’une stratégie liée aux énergies renouvelables, la société monte en puissance sur l’investissement responsable avec l’adoption d’une feuille de route ambitieuse pour la période 2021-2024. L’an dernier, l’accent a été mis sur la labellisation : la gamme se compose désormais de 11 fonds labellisés ISR, contre trois fin 2019. Les fonds investis dans les thèmes de la tech, du changement climatique et du capital humain ont obtenu le label dès leur lancement en 2020. Par ailleurs, Edmond de Rothschild Fund Big Data a été sélectionné par la commission « Tibi », qui vise à accélérer le financement des entreprises technologiques en France, ainsi que le fonds nouvellement créé, Edmond de Rothschild Sicav Tech Impact. Dans le non-coté, la plateforme de private equity poursuit son développement en déclinant ses stratégies sur des gestions pointues et d’impact. Malgré une collecte nette globale négative en 2020, plusieurs succès ont été enregistrés, notamment celui de Millesima 2026, fonds obligataire à échéance qui a clôturé sa commercialisation en octobre 2020 au-dessus de 500 millions d’euros. Le fonds actions Chine, le fonds santé et le fonds de dette d’entreprises émergentes ont également séduit les investisseurs.

Eiffel Investment Group 

Fabrice Dumonteil, président<br/>Un doublement des encours en deux ans En 2020, les encours d’Eiffel IG ont bondi de plus de 60 %, grâce à une collecte particulièrement dynamique auprès des institutionnels sur les actifs non cotés. La croissance a été dopée, en particulier, par les stratégies de dette privée à impact qui permettent de faire varier le taux d’intérêt de l’emprunteur en fonction de l’atteinte d’objectifs extra-financiers. Premier fonds du genre sur le marché, Eiffel Impact Debt a levé plus de 500 millions d’euros à ce jour, auxquels s’ajoute un mandat de 278 millions confié par la CDC et les assureurs français sur le secteur de la santé. Le gérant investit également de plus en plus en fonds propres : il a collecté 210 millions d’euros sur sa stratégie dédiée aux infrastructures de gaz renouvelable (biogaz, hydrogène) et 300 millions sur un fonds de private equity à destination des entreprises de la transition énergétique, avec l’espoir de porter ce montant à 500 millions d’euros. Cette croissance des encours de la société s’est en outre traduite par six recrutements en 2020, dont trois gérants.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 3,3 MdE
  • Collecte nette : 1,27 MdE 
  • Part des encours commercialisés à l’international : 20,8 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 86 %

Eres Gestion

Alexis de Rozières, président

Une offre innovante, un parcours dématérialisé La société de gestion spécialisée en épargne salariale et en épargne retraite poursuit sa croissance avec une hausse de 25 % des encours gérés l’an dernier et une accélération de la collecte. Elle déploie de nombreux outils digitaux, dont une offre de souscription dématérialisée PER qui séduit les partenaires et les clients. Au dernier trimestre 2020, le taux de dématérialisation des souscriptions s’établissait ainsi à 76 %.

Par ailleurs, Eres Gestion a défini une politique d’exclusions normatives et sectorielles qui s’applique à l’ensemble des fonds gérés. Ainsi, les expositions des fonds aux secteurs controversés (armement controversé, armement conventionnel, charbon, etc.) sont encadrées afin de limiter la part des investissements dans ces secteurs. Dans la continuité de cette démarche, Eres Gestion lancera, au cours de l’année, une gamme de fonds axée sur l’investissement responsable dont un fonds dédié aux enjeux environnementaux. Fin 2021, le chantier d’automatisation et d’industrialisation de la production des documents réglementaires (DICI et règlements des fonds) devrait s’achever avec un objectif de fiabilisation et d’industrialisation des mises à jour.

Federal Finance Gestion

Alain Guélennoc, directeur général<br/>Une nouvelle expertise immobilière Pour ses 40 ans, Federal Finance Gestion a passé la barre des 40 milliards d’euros d’encours : la société gère désormais 41,3 des 60 milliards d’euros de sa maison mère, Arkéa Investment Services. La collecte pour compte de tiers progresse significativement en 2020, passant de 6 à 160 millions d’euros. L’accent a été mis sur l’investissement responsable, avec notamment la labellisation de nouveaux fonds : l’encours des véhicules labellisés a ainsi été multiplié par dix. Le gérant a également su innover, créant des offres de gestion sous mandat sur les thématiques du développement durable et des territoires, ou encore des fonds à formule indexés sur des indices ESG. Son activité en gestion monétaire s’est en outre accélérée. Enfin, le gérant a ajouté une corde à son arc en lançant Silver Avenir, une offre immobilière assise sur le concept de viager sans rente. Depuis, sa maison mère, Arkéa IS, a renforcé cette nouvelle expertise immobilière en acquérant le gérant spécialisé Catella AM, pour constituer un nouvel affilié, Arkéa Real Estate, doté de 1,5 milliard d’euros d’encours.

Financière Arbevel

Jean-Baptiste Delabare, président

Bientôt une succursale en Suisse Dans ce contexte marqué par la crise sanitaire, la boutique a pu assurer – grâce aux investissements informatiques consentis ces dernières années – la mise en place du travail à distance pour tous ses salariés. Du point de vue du business, elle souhaite capitaliser sur les labels pour accélérer son développement. Ainsi, le fonds Pluvalca Initiative, créé en 2012, a-t-il obtenu le label France Relance l’an dernier. De même, le fonds dédié à l’innovation, Pluvalca Disruptive Opportunities, a été sélectionné en mai 2020 par la commission « Tibi », qui vise à favoriser le financement de l’innovation en France. Les initiatives de la société sont également soutenues par les institutions européennes. Elle a annoncé au mois d’avril avoir bouclé le closing d’un fonds de dettes privées finançant les PME avec la garantie du Fonds européen d’investissement. Financière Arbevel place de plus en plus l’ISR au cœur de ses processus, son objectif étant d’obtenir le label d’ici la fin du premier semestre pour plus de la moitié de la sicav Pluvalca. Enfin, la société vise l’international, elle envisage dans ce cadre d’ouvrir prochainement une succursale en Suisse.

Groupama Asset Management

Mirela Agache Durand, directrice générale

Le déploiement sur le retail se poursuit Pour mieux répondre à l’intérêt croissant des investisseurs pour la gestion thématique et les fonds labellisés, Groupama AM, qui gère au global 108,6 Mde, a continué à enrichir son offre avec comme fil conducteur la réponse aux enjeux posés par la transition environnementale, numérique et démographique. G Fund Global Green Bonds a obtenu le label Greenfin, tandis que G Fund Future for Generations a été labellisé ISR. G Fund World (R) Evolutions figure parmi les premiers fonds en titres cotés sélectionnés dans le cadre de l’initiative d’Etat de financement des entreprises technologiques (label dit « Tibi »). Groupama AM a également lancé une nouvelle UC thématique sur plusieurs classes d’actifs, labellisée France Relance. Le développement de l’activité vers la clientèle retail a été renforcé en 2020 au travers de nouveaux référencements sur des plateformes d’assurance-vie et des plateformes en ligne, mais également grâce à une accélération de la digitalisation de la relation client. La stratégie à l’international (15 % de l’encours global mais près de 40 % des encours pour compte de tiers réalisés hors de l’Hexagone) va être accélérée, principalement en Italie et en Espagne.

Invesco Asset Management

Laurent Vitel-Lepinay, responsable de la succursale française

Une réorganisation de l’entité française 2020 a été pour Invesco l’année de la restructuration de ses équipes d’Europe continentale. La société de gestion française a ainsi été transformée en simple succursale de l’entité luxembourgeoise. Le gérant américain s’est en outre séparé de son équipe parisienne de multigestion, dirigée par Bernard Aybran. Restent à Paris une direction commerciale (simplifiée), des stratégistes sur les solutions d’assurance, la distribution des ETF ainsi qu’une équipe sur l’immobilier, soit 2,3 milliards d’euros gérés localement, contre 4,1 milliards l’an dernier. Malgré tout, à 4,3 milliards d’euros, les encours confiés par les clients français à Invesco restent conséquents. En 2020, la collecte du gérant américain a été essentiellement portée par les stratégies de gestion passive. L’offre d’ETF a ainsi été renforcée par le lancement de fonds indiciels sur des thématiques comme l’énergie propre ou les nouvelles technologies. L’expertise émergente, notamment pour les actions asiatiques, a suscité l’intérêt des distributeurs français.

  • Encours pour compte de tiers en France : 4,33 Md€   
  • Collecte nette : 508 M€  
  • Part de la clientèle institutionnelle : 50 %

JP Morgan Asset Management

Nicolas Deblauwe, directeur général

L’ESG comme axe de développement Pour se renforcer sur le marché français, le gérant met l’accent sur la gestion socialement responsable. Dans cette perspective, il a développé sa gamme de produits ESG, qui totalise maintenant 16 fonds avec un encours de plus de 6,2 milliards de dollars. Certains de ces fonds sont labellisés : neuf répondent au label belge et trois au label français. En parallèle, l’accent a été mis sur les partenariats pour se développer auprès de la clientèle des distributeurs et sur les actifs de diversification à destination de la clientèle institutionnelle. En France toujours, le gérant a promu Laurence Taillandier au poste de responsable du développement institutionnel France et Luxembourg. Enfin, au niveau du groupe, le gérant mise sur une nouvelle expertise : la gestion des ETF. La plateforme développée par JP Morgan AM comprend maintenant 24 produits pour un encours au niveau européen de 6,2 milliards de dollars. La plupart de ses stratégies ETF relèvent d’une gestion active ou smart beta.

La Française

Patrick Rivière, président du directoire 

La transformation digitale s’accélère L’année 2020 a été marquée par la cession de LFIS, entité spécialisée dans la gestion alternative, les produits structurés et les solutions aux investisseurs. Désormais recentrée sur ses deux activités « core », les valeurs mobilières et l’immobilier, La Française a accéléré sa transformation digitale. Le pôle « innovation », incubateur interne basé sur l’intrapreneuriat et les expertises historiques, a pour ambition de créer des métiers connexes aux métiers d’origine du groupe. Le gestionnaire a notamment renforcé son dispositif humain et financier sur les activités digitales Moniwan, distributeur d’épargne en ligne, et Newtown Square, qui propose des espaces de flex office. Le projet Agil’Immo a commencé en 2020 afin de permettre la souscription en ligne de SCPI en architecture ouverte et avec versement programmé. Par ailleurs, avec 87 % des encours alignés « articles 8 ou 9 », selon le règlement Disclosure, La Française se rapproche un peu plus de son objectif d’une gamme de fonds ouverts 100 % durables à fin 2022. 

La Banque Postale Asset Management

Emmanuelle Mourey, présidente du directoire

La constitution d’un gérant de conviction Le périmètre de La Banque Postale AM s’est fortement réduit en 2020 avec le transfert de l’essentiel de ses encours à Ostrum en échange de 45 % du capital de ce dernier. Ce sont désormais 52 milliards d’euros que gère au global la filiale de La Banque Postale, contre 235 milliards fin 2019. Elle se présente comme un « gérant de conviction multispécialiste au service de la finance durable » et s’organise en quatre pôles. Le premier est dédié aux actions et revient à sa filiale Tocqueville Finance. Le deuxième est consacré aux actifs réels et privés, financés en dette. Le troisième regroupe les expertises multi-actifs et performance absolue, y compris les obligations convertibles. Enfin, un dernier pôle réunit les solutions quantitatives, dont la gamme smart beta ISR. Une nouvelle équipe commerciale a été constituée pour promouvoir ces expertises de gestion de conviction, à la fois auprès de la clientèle institutionnelle et des distributeurs. Sur le front de la finance durable, LBPAM a achevé la labellisation de ses fonds éligibles, soit 25 milliards d’euros sous gestion.

La Financière de l’Echiquier 

Bettina Ducat, directrice générale <br/>Une percée sur la clientèle institutionnelle Après deux années de décollecte, La Financière de l’Echiquier repasse dans le vert et signe même la meilleure performance de son histoire en termes de souscriptions nettes. Les efforts entrepris pour séduire la clientèle institutionnelle ont payé : cette dernière représente 40 % de la collecte nette. Le gérant a notamment pu profiter de la labellisation de sa stratégie sur l’intelligence artificielle dans le cadre des fonds « Tibi », et il a remporté l’appel d’offres pour gérer le fonds de place Novi Coté 2020. La clientèle intermédiée a également connu une belle dynamique, avec 1 milliard d’euros de collecte. De nouvelles offres ont notamment été développées en gestion sous mandat, et une gamme multi-actifs baptisée « Avenir » a été lancée pour répondre à la demande d’épargne retraite. L’offre de gestion à impact a été complétée par un fonds climat. Enfin, la stratégie d’internationalisation impulsée par la nouvelle directrice générale, Bettina Ducat, a porté ses fruits : 36 % de la collecte ont été réalisés hors des frontières, principalement en Allemagne, au Benelux et en Suisse.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 11,89 Mde
  • Collecte nette : 1,76 Mde
  • Part des encours commercialisés à l’international : 20,3 %
  • Part de la clientèle intermédiée : 67,8 %

Lazard Frères Gestion

François-Marc Durand, président

Des équipes étoffées à Paris et en province Avec une collecte nette de 2,1 milliards d’euros, Lazard Frères Gestion a connu en 2020 une croissance de ses encours sous gestion sur l’ensemble de sa clientèle. A l’international, où 16 fonds sont activement commercialisés, la collecte nette s’est élevée à 800 millions d’euros. Conformément à son plan de recrutement ambitieux à horizon 2023, la société de gestion a étoffé ses équipes, tant à Paris qu’en région, pour continuer à capter une clientèle en croissance, avec la volonté d’un accompagnement sur mesure. 2020 aura également été marquée par une accélération de la transformation digitale de la société de gestion, ainsi que de sa stratégie de déploiement sur la gestion responsable. Avec neuf fonds labellisés l’an dernier, elle propose désormais dix fonds estampillés ISR. Des moyens supplémentaires ont également été déployés pour renforcer les équipes et les outils d’analyse ESG au sein de la société. Début 2021, une étape supplémentaire a été franchie dans l’engagement pour une approche durable avec la création d’une direction ESG couvrant l’ensemble des activités de Lazard Frères Gestion.

Lombard Odier Investment Managers

Frédéric Cruzel, directeur de la succursale France<br/>Deux nouveaux fonds sur des thématiques environnementales La clientèle française représente 75 % des encours gérés par le bureau de Paris, et constitue l’une des priorités de développement de Lombard Odier Investment Managers (LOIM). Succursale de la société de gestion basée à Luxembourg, doté d’une équipe de six personnes, le bureau de Paris fait partie des entités du groupe les plus avancées sur les questions de durabilité, de transition climatique et de préservation de la biodiversité. LOIM a lancé en 2020 deux fonds liés aux thématiques environnementales : LOF Climate Transition, qui affiche 492 millions d’euros sous gestion à fin décembre 2020, et LOF Natural Capital, avec 406 millions d’euros sous gestion. LOIM s’appuie sur un outil d’aide à la décision propriétaire, bâti à partir d’une base de données de plus de 23 000 titres, répartis en 163 sous-industries et 6 régions, enrichi régulièrement dans le cadre d’un partenariat stratégique avec l’Université d’Oxford et une chaire professorale financée par la maison.

  • Encours gérés pour des clients français : 4,8 Md€ 
  • Collecte nette : 114 M€
  • Part de la clientèle institutionnelle : 87,4 %

Malakoff Humanis Gestion d'Actifs

Jean-Francois Schmitt, directeur général<br/>Une gamme d’épargne salariale restructurée Société de gestion du groupe paritaire de protection sociale Malakoff Humanis, issue du rapprochement de Malakoff Médéric et Humanis en 2019, Malakoff Humanis Gestion d’Actifs (MHGA) gère 20,4 milliards d’euros, dont 10,7 en épargne salariale. Elle s’appuie sur la longue expérience d’investisseur institutionnel de son groupe d’appartenance pour élaborer sa philosophie de gestion de l’épargne de long terme, basée sur l’investissement socialement responsable. Elle a fait évoluer sa gestion financière en 2020, en restructurant sa gamme d’épargne salariale et en développant les stratégies de gestion thématiques. La nouvelle gamme se compose de 35 fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) répartis en trois catégories : une offre 100 % ISR, une offre de fonds thématiques (transition énergétique, PME, fonds régionaux solidaires, etc.), et une sélection de fonds externes. À partir de cette nouvelle gamme, MHGA a construit une offre conforme à la loi Pacte, pour le plan d’épargne retraite (PER) collectif d’Epsens, filiale commune d’Humanis, CNP Assurances et AG2R La Mondiale, et le plan d’épargne retraite obligatoire de Malakoff Humanis.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 11,4 MdE
  • Collecte nette : 647 ME
  • Part des encours commercialisés à l’international : NC
  • Part de la clientèle institutionnelle (y compris épargne salariale) : 100 %

 Mirova                                             

Philippe Zaouati, directeur général<br/>Une stratégie 100 % impact La finance durable a le vent en poupe, et cela se voit dans les résultats de Mirova, qui en a fait sa spécialité : les encours de l’affiliée de Natixis IM ont doublé en trois ans, grâce à une collecte record. En 2020, celle-ci dépasse les 5 milliards d’euros, du fait en particulier de l’appétit des CGP et des clients de l’épargne salariale. Plusieurs de ses stratégies actions ont passé le cap des 2 milliards d’euros d’encours, et un nouveau fonds global sur l’environnement a été lancé. Sur le non-coté, Mirova compte en outre lever 1 milliard d’euros supplémentaires sur le segment des infrastructures de transition énergétique. Le gérant défend une approche de l’investissement responsable assez atypique dans le marché : il considère ainsi que 100 % de ses stratégies ont un objectif d’impact environnemental ou social, certains de ses investissements (500 millions d’euros dans le capital naturel et 200 millions dans la sphère solidaire) se distinguant par leur « très fort impact ». Une vision que Mirova a voulu incarner en se transformant en société à mission en décembre 2020.

  • Encours global : 19,56 Mde
  • Collecte nette globale : 5,56 Mde
  • Part des encours commercialisés à l’international : NC
  • Part de la clientèle intermédiée : 33 %

Morgan Stanley Investment Management 

Thomas Chaussier, directeur France 

Une présence locale renforcée Afin de mieux répondre aux besoins de ses clients en France, la filiale de gestion de la banque Morgan Stanley a ouvert une nouvelle succursale à Paris l’an dernier. « Nous possédions déjà une activité de gestion immobilière en France, une société de gestion agréée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) nommée FundLogic, ainsi qu’une activité commerciale de distribution de fonds du groupe depuis 1996, rappelle Thomas Chaussier, directeur France. Nous avons décidé de structurer juridiquement cette activité commerciale en créant le 31 décembre dernier une succursale parisienne issue de notre société de gestion MSIM, domiciliée en Irlande. Nous disposons depuis de trois entités à Paris. » Le marché français constitue en effet un enjeu majeur pour la société de gestion en Europe. Pour se développer, elle se positionne à la fois sur la clientèle institutionnelle et intermédiée. Elle compte notamment sur ses solutions d’investissement alternatives dans le domaine du non-coté et sur les nouvelles expertises provenant d’une acquisition, Eaton Vance, un acteur majeur aux Etats-Unis notamment spécialisé dans l’ESG. 

Muzinich & Co

Anne Petit, country manager<br/>Développements dans la dette privée Ces derniers mois, à l’issue du Brexit, Muzinich & Co a d’abord procédé à quelques changements d’organisation. Son bureau parisien, créé en 2009, est devenu une succursale de la société irlandaise Muzinich & Co (Dublin) Ltd. En 2020, la société de gestion a ensuite poursuivi son expansion internationale avec l’ouverture de trois nouveaux bureaux à Palm Beach, Hong Kong et Sydney. Une part significative de ses efforts a été consacrée, en outre, à la poursuite du développement de sa plateforme européenne de dette privée, lancée en 2014. Dans le cadre de ces travaux, Muzinich & Co a créé un nouveau fonds dédié au financement de PME et ETI européennes, doté, à terme, d’un milliard d’euros. Au 31 décembre 2020, les capitaux investis dans les véhicules de cette plateforme s’élevaient à 1,943 milliard d’euros, contre 1,573 milliard d’euros fin 2019. Cette année, la société de gestion mettra en place une stratégie de dette privée dans la zone Asie-Pacifique. Enfin, dans le cadre du renforcement de ses stratégies sur les actifs réels, elle a constitué une équipe spécialisée dans le financement de la filière aéronautique.

  • Encours en France : 3,2 MdE
  • Collecte nette : 259 ME
  • Part de la clientèle institutionnelle : 77 %

Natixis Investment Managers

Tim Ryan, directeur général

La fin de l’aventure H2O C’est un cap qu’a franchi Natixis IM en 2020 : grâce à l’apport des activités de taux et de gestion assurantielle de La Banque Postale AM, regroupées avec celles de son affiliée Ostrum, son encours passe la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros. La réorganisation d’Ostrum a en outre conduit à des transferts d’équipes vers deux autres sociétés affiliées : DNCA et Thematics AM. Après deux années difficiles en matière de collecte, le groupe repasse dans le vert en attirant plus de 5 milliards d’euros de souscriptions nettes. Pour autant, l’année 2020 n’a pas été des plus simples à gérer, du fait des déboires de son affilié H2O. Suite à d’importantes contre-performances au moment du krach des marchés, ce dernier a dû geler les entrées et sorties de la plupart de ses fonds. Un coup dur de plus pour le hedge fund, qui avait déjà connu des problèmes de liquidité en 2019. Natixis IM a donc décidé de se séparer de ce membre encombrant. Un processus en cours que supervisera le nouveau patron de Natixis IM, Tim Ryan, qui a succédé à Jean Raby début avril.

Neuberger Berman 

Charles Soullard, head of client group France<br/>Cap sur la gestion thématique Spécialiste des solutions de diversification et de rendement en obligataire et de stratégies non cotées, l’équipe de gestion obligataire parisienne de Neuberger Berman gère notamment un fonds ultra-court terme à succès, proche de 500 millions d’euros d’encours. La société a achevé la levée d’un fonds de private equity en co-investissement, destiné aux institutionnels. En 2020, elle a fortement développé la gestion thématique, en commercialisant notamment l’un des premiers fonds actions dédiés à la 5G. Celui-ci, qui a obtenu le label ESG belge, Towards Sustainability (Febelfin), affiche plus de 2 milliards de dollars d’actif nets, onze mois après son lancement. La société de gestion, qui appartient à 100 % à ses salariés, met en avant sa longue expérience de l’intégration des caractéristiques ESG dans les processus d’investissement : la mise en place de premiers filtres d’exclusion remonte au début des années 1940, le lancement d’une équipe Sustainable Equity à 1989. En 2020, Neuberger Berman a été nommé parmi les 20 PRI (Principles for Responsible Investment) Leaders.

  • Encours gérés pour des clients français : 2,9 MdE
  • Collecte nette : 262 ME
  • Part de la clientèle institutionnelle : 73,42 %

 NN Investment Partners

Philippe Fidaire, directeur général<br/>Toujours porté par l’ISR NN Investment Partners continue de capitaliser sur ses forces. Figurant parmi les pionniers de l’investissement responsable, la société de gestion néerlandaise a notamment lancé, l’an dernier, un nouveau fonds dédié aux obligations d’entreprises émises dans un format vert. Elle a également obtenu le « Label ISR » pour trois fonds actions à impact. Alors que l’attrait des investisseurs internationaux pour la thématique ESG s’est renforcé durant la crise sanitaire, ces initiatives lui ont permis de doper la collecte de sa succursale française, qui est passée sur un an de 300 à 800 millions d’euros. Une dynamique qu’elle entend bien entretenir en 2021 avec, par exemple, la commercialisation récente d’un fonds supplémentaire investi dans des green bonds. En parallèle, NNIP compte aussi profiter de l’appétit de ses clients pour la dette privée, classe d’actifs sur laquelle elle a constitué en fin d’année dernière un fonds commun de titrisation pour le compte de grands institutionnels français.

  • Encours gérés pour des clients français : 3,68 MdE
  • Collecte nette en France : 800 ME
  • Part de la clientèle institutionnelle : 83,43 %

Oddo BHF AM

Nicolas Chaput, global CEO

Des ambitions sur la gestion thématique Avec 31,5 % des encours sous intégration ESG et sept fonds labellisés ISR, Oddo BHF AM a poursuivi l’an dernier son engagement en faveur de l’investissement responsable. Les politiques d’exclusion ont été renforcées, notamment sur le charbon, la majorité des fonds ouverts obligataires ainsi que trois des quatre fonds de la gamme Oddo BHF Polaris sont devenus ESG, une expertise « environnementale » sur les actifs non cotés a été développée. Oddo BHF Green Planet, un fonds actions monde investi dans la thématique de la transition écologique, a également été lancé. Oddo BHF AM souhaite d’ailleurs, avec le rachat du Suisse Landolt & Cie, élargir sa gamme de fonds actions thématiques avec, dans un premier temps, une nouvelle offre sur la révolution alimentaire. 2020 aura également été marquée par une accélération très forte de la digitalisation et par le renforcement de l’organisation commerciale en France, en Allemagne, au Benelux et au Moyen-Orient, et ce afin de renforcer l’empreinte locale de la relation client. Oddo BHF AM souhaite développer des synergies entre ses différentes entités en Europe.

  • Encours global : 58,3 Mde
  • Collecte nette globale : 390 Me
  • Part des encours commercialisés à l’international : 70,3 %
  • Part de la clientèle intermédiée : 34,9 %

OFI Asset Management

Jean-Pierre Grimaud, directeur général

Un nouveau plan stratégique Fin décembre 2020, l’encours global du groupe OFI s’est inscrit en nette baisse, 66,6 milliards d’euros contre 72 milliards un an auparavant, en raison de la perte du mandat de 8,5 milliards d’euros géré pour le compte de la société de prévoyance Mutex. Ayant achevé son plan « OFI 2020 », OFI AM a dévoilé ses nouvelles orientations stratégiques à horizon 2023, dont la poursuite de la diversification de ses encours. En ligne de mire : la clientèle privée intermédiée dont les encours ont progressé de 65 % en trois ans et l’international. Présente dans huit pays en Europe, la filiale de la Macif et la Matmut va en effet créer à Hong Kong cette année, avec le belge Degroof Petercam AM, une coentreprise de gestion chargée de commercialiser les stratégies du groupe auprès de la clientèle locale, et de gérer l’offre de fonds émergents. Dans son nouveau plan stratégique, OFI AM annonce également vouloir devenir le leader de la finance responsable en France. Fin 2020, 23 des fonds de sa gamme ouverte, représentant 3,2 Mde, avaient obtenu différents labels, ISR, Luxflag, GreenFin, Finansol, ou FNG.

Ostrum Asset Management

Philippe Setbon, directeur général<br/>Une stratégie assise sur deux piliers L’apport, fin octobre 2020, des encours de gestion obligataire et sous contraintes de La Banque Postale Asset Management a permis à Ostrum de voir ses encours bondir de plus de 60 %, à 448 milliards d’euros, dont 345 milliards pour compte de tiers. Le principal affilié de Natixis IM, dont LBPAM détient 45 % du capital, compte désormais 80 gérants et 35 analystes. Outre cette intégration, le gestionnaire a travaillé tout au long de l’année au développement d’une nouvelle offre en marge de son activité d’asset management : celle de prestataire de services technologiques. 581 milliards d’euros d’encours, principalement apportés par d’autres affiliés de Natixis IM mais aussi par LBPAM, sont d’ores et déjà administrés par sa plateforme de middle et back-office. L’objectif d’Ostrum est désormais de déployer cette offre auprès d’institutionnels et de sociétés de gestion externes – à l’image de ce que font déjà BlackRock et Amundi – et ainsi de rendre son modèle économique moins dépendant de la gestion obligataire, pénalisée par les taux bas.

Palatine AM

Yves Bazin de Jessey, président du directoire

A la conquête de la clientèle intermédiée L’encours global de la filiale de la Banque Palatine (groupe BPCE) a progressé de près de 20 % l’an dernier pour s’établir à 4,8 milliards d’euros, dont 65 % gérés pour le compte de clients tiers. Palatine AM a enregistré une collecte dynamique auprès de tous les segments de clientèle et sur toutes les classes d’actifs, en particulier sur les taux.

Ces deux dernières années, la gamme a été rationalisée avec de nombreuses fusions, en particulier sur les actions, et des parts R ont été créées pour faciliter le développement auprès de la clientèle intermédiée, qui constitue un relais de croissance pour la société. 

La gamme de fonds ouverts se compose désormais de six OPC actions, sept fonds taux et cinq fonds mixtes – dont quatre fonds de fonds profilés de la gamme Cristal. Palatine AM gère également des fonds dédiés pour les clients institutionnels (15 % des encours sous gestion). Fin 2021, 90 % des encours seront gérés avec une approche ESG.

 Pictet Asset Management

Hervé Thiard, directeur général<br/>La gestion thématique plébiscitée Pictet AM a enregistré en 2020 un fort engouement pour ses stratégies thématiques et ses fonds de total return. Un tiers de la collecte sur ces expertises a été réalisé auprès des CGP ; une tendance qui confirme l’intérêt des investisseurs particuliers pour la marque et les concepts thématiques créés par le Suisse. Pionnier de la gestion thématique, Pictet AM propose notamment des stratégies sur des enjeux environnementaux et sociaux comme l’eau, le changement climatique et la nutrition. Dans un environnement financier très volatil, le gérant a, en 2020, privilégié l’information en continu avec une production active et soutenue de points de gestion adaptés aux exigences du marché français et la tenue de webconférences animées par les gérants francophones. L’équipe dédiée aux CGP a été renforcée pour toujours mieux accompagner cette clientèle phare. Le site « Terre d’Epargne » a été lancé pour familiariser les particuliers avec la gestion de patrimoine et pour accroître la notoriété de la marque Pictet auprès des investisseurs finaux.

  • Encours en France : 8 Mde
  • Collecte nette : 1,4 Mde
  • Part de la clientèle intermédiée : 75 %

 Rivage Investment

Hervé Besnard, président<br/>Un fonds de dette dédié à l’hôpital public Malgré des encours en hausse, à 6,33 milliards d’euros en 2020 contre 5,96 milliards d’euros en 2019, la société de gestion spécialisée dans le financement des infrastructures a vu sa collecte nette baisser sur un an, passant de 1,6 milliard d’euros à 363 millions. Toutefois, Rivage Investment a su s’adapter. Souhaitant soutenir le secteur public hospitalier français, fortement sollicité depuis le début de la crise sanitaire de la Covid-19, la société a lancé le fonds de dette multi-investisseurs HOPE (Rivage Hôpitaux Publics Euro), ouvert aux souscriptions jusqu’au 30 juin prochain. Une initiative qui semble séduire les assureurs, en quête du rendement et de la duration apportés par les fonds de dettes du secteur public. Par ailleurs, le groupe compte bien poursuivre cette année son développement à l’international, qui représente désormais 49 % de son encours total, au lieu de 36 % en 2019.

  • Encours pour compte de tiers : 6,33 MdE 
  • Collecte nette : 363 ME
  • Part des encours commercialisés à l’international : 49 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 99,95 %

Robeco 

Karim Carmoun, président France

Des stratégies d’impact innovantes Dotée d’une équipe de huit personnes à Paris, la filiale du groupe néerlandais a vu ses encours baisser l’an dernier en raison de sorties sur des mandats institutionnels en plein cœur de la crise. Ce qui a accru la part de la clientèle intermédiée dans les actifs gérés pour le compte d’investisseurs français et réduit le poids des mandats au profit des fonds ouverts. Cette dernière tendance, qui a un effet positif sur la rentabilité, devrait s’accentuer, les investisseurs privés mais aussi institutionnels manifestant de plus en plus d’intérêt pour les thématiques proposées par Robeco dans ses fonds ouverts. Le groupe a en effet développé une large gamme de stratégies d’impact au travers de fonds répondant aux objectifs de développement durable définis par les Nations Unies et de fonds thématiques durables. Plus de 95 % des fonds de Robeco répondent aux critères de durabilité (articles 8 et 9) de la réglementation SFDR.

Russell Investments France  

Riccardo Stucchi, country manager<br/>Des résultats positifs en 2020 L’activité de Russell Investments France s’est redressée en 2020 après deux ans de décollecte. La société a renforcé son offre de solutions destinée aux clients institutionnels ainsi que ses stratégies de couverture des risques. En 2020, Russell Investments France a œuvré à l’intégration des changements structurels imposés par le règlement SFDR et à la labellisation de ses stratégies de gestion. Basée sur une approche « best in class », son analyse ESG privilégie les entreprises les plus vertueuses dans chaque secteur. Le groupe dispose d’un outil de notation ESG propriétaire. Il s’est engagé en avril 2021 à atteindre un niveau de zéro émission nette de carbone au sein de ses portefeuilles au niveau mondial.Présent à Paris depuis 1994, Russell Investments France poursuit son développement selon les axes stratégiques du groupe : un style de multigestion en complète architecture ouverte, l’accompagnement en allocation stratégique, l’exécution des ordres via une table de négociation multi-actifs centralisée 24 heures sur 24.

  • Encours en France : 11,5 MdE
  • Collecte nette : 77 ME
  • art de la clientèle institutionnelle : 95,27 %

Schelcher Prince Gestion

Sébastien Barbe, directeur général<br/>Une offre qui s’étoffe Avec 6 milliards d’euros sous gestion au global, Schelcher Prince Gestion a vu ses encours progresser de 400 millions d’euros en 2020. Après  un début d’année difficile, sa collecte s’était contractée significativement mais a accélèré de nouveau à partir du second semestre. Jusqu’alors peu internationalisée, la filiale d’Arkéa IS a noué cette année un partenariat pour son développement en Suisse. Son offre s’est également étoffée : elle a lancé en partenariat avec le gérant spécialisé IVO Capital Partners, un fonds de dette high yield européenne et émergente à échéance 2024 et s’apprête à créer un véhicule similaire dont l’horizon de placement serait cette fois 2027. L’an dernier, une expertise de gestion flexible a en outre été lancée et le gérant compte bien la développer en 2021 en complément de son activité historique en obligations convertibles. Enfin, la société de gestion prévoit de lancer cette année une nouvelle activité de dette non cotée dédiée aux infrastructures, à côté de la dette privée corporate.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 3,49 MdE 
  • Collecte nette : 10 ME
  • Part des encours commercialisés à l’international : 7 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 91 %

Schroders

Yves Desjardins, directeur général France

Le bureau parisien fête ses 20 ans En 2020, la succursale parisienne du gérant britannique a réussi à conforter son ancrage local, en particulier auprès de la clientèle institutionnelle grâce au développement de son offre sur les actifs réels. Sa société de gestion française, Schroder Aida, a lancé un fonds de dette infrastructure sub-investment grade européenne, dont les encours ont atteint 532 millions d’euros. Et son pôle hôtelier a levé, en dépit d’un contexte difficile, plus de 400 millions d’euros sur un fonds spécialisé dans l’acquisition et la gestion d’hôtels en Europe de l’Ouest. Sur le segment de la distribution, la stratégie commerciale se concentre sur les fonds thématiques, le crédit et les stratégies de performance absolue. Fin 2020, plusieurs fonds distribués en France ont obtenu différents labels ISR (4), GreenFin (1) et Relance (2).

Le groupe, qui fête cette année ses 20 ans de présence sur le marché français, poursuit le développement de ses outils propriétaires d’analyse du changement climatique, de la contribution des entreprises, et de mesures d’impact. C’est une Française, Nathaële Rebondy, que le gérant d’actifs coté à Londres a nommée au poste, nouvellement créé, de responsable de la durabilité pour l’Europe. 

Scor Investment Partners

Francois de Varenne, président du directoire<br/>Succès confirmé pour les obligations « catastrophes » En 2020, SCOR Investment Partners a franchi plusieurs caps. Son activité de gestion pour compte de tiers a dépassé les 5 milliards d’euros, et la gestion ILS (insurance-linked securities) les 2,5 milliards de dollars. Présente depuis 2011 sur le marché des titres assurantiels et de la réassurance collatéralisée, la société compose en effet des portefeuilles ILS diversifiés exposés au risque de catastrophes naturelles. En septembre 2019, elle a renforcé cette expertise, avec l’acquisition de Coriolis Capital Limited, une pionnière en matière d’investissement dans les obligations catastrophes, les options, la réassurance collatéralisée et les dérivés climatiques. Aujourd’hui, le fonds phare de la maison, SCOR ILS Fund – Atropos, dépasse 1,1 milliard de dollars d’actifs gérés. Fin 2019, un poste de sustainable investment officer a été créé, afin de renforcer l’investissement durable. Enfin, SCOR Investment Partners a lancé en 2020 son quatrième fonds de dette immobilière, pour la rénovation et le renouvellement du parc immobilier francilien.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 5 MdE
  • Collecte nette : 517 ME
  • Part des encours commercialisés à l’international : 59 %
  • Part de la clientèle institutionnelle : 79 %

Swiss Life Asset Managers France

Frédéric Bôl, président du directoire

Des recrutements et de nombreux projets Swiss Life Asset Managers France a poursuivi son développement en 2020 avec l’arrivée de Denis Lehman, qui occupe maintenant le poste de directeur de la gestion d’actifs valeurs mobilières et de membre du directoire. L’équipe commerciale s’est également étoffée avec le recrutement de Cyril Toma et Morgane Lanoë Diepois. La société, dont l’encours global s’élève à 57 milliards d’euros, a par ailleurs multiplié les nouveaux projets. Du côté de l’immobilier, elle a par exemple mis en place des versements programmés sur ses SCPI afin de dynamiser les souscriptions en ligne ou encore créé un nouveau portail pour les locataires. Elle s’est aussi lancée dans une nouvelle activité en constituant à Paris un département spécialisé dans la dette infrastructure en septembre 2020. D’un point de vue transversal, elle a renforcé l’intégration des critères ESG, ce qui lui a permis d’obtenir fin décembre le label ISR pour quatre fonds actions et un fonds monétaire court terme ainsi que pour trois fonds immobiliers. Elle a, dans la même perspective, lancé un fonds d’impact investing dans l’immobilier.

 Tikehau Capital

Antoine Flamarion et Mathieu Chabran, cofondateurs

Forte offensive sur le private equity En 2020, Tikehau Capital a poursuivi sa progression vers son objectif de 35 milliards d’euros sous gestion en 2022 : au global, la société cotée gère un encours de 28,5 milliards d’euros et a enregistré pour la quatrième année consécutive une collecte nette pour compte de tiers de plus de 4 milliards. C’est son activité de private equity qui s’est le plus développée, avec 1,6 milliard d’euros de souscriptions, en particulier grâce à sa stratégie sur la transition énergétique, qui a dépassé le milliard d’euros d’encours, et au mandat gagné par sa filiale Ace Capital Partners pour gérer le fonds de soutien à la filière aéronautique. Début 2021, Tikehau Capital a en outre innové en lançant son premier SPAC dédié à des acquisitions dans les services financiers. La dette privée a, de son côté, collecté près de 1,4 milliard d’euros, contre 900 millions pour la stratégie sur les actifs réels. Des stratégies que le gérant cherche à mettre à disposition des épargnants particuliers : il vient de lancer deux unités de comptes dédiées au non-coté, l’une pour CNP Assurances, l’autre pour la MACSF.

  • Encours sous gestion pour compte de tiers : 27,4 Mde
  • Collecte nette : 4,2 Mde
  • Part des encours commercialisés à l’international : 34 %
  • Part de la clientèle intermédiée : > 36 %

Twenty First Capital

Stanislas Bernard, président fondateur

Un développement accéléré Malgré un contexte difficile, la société de gestion a atteint les 3,3 milliards d’euros d’encours sous gestion fin 2020, dont 2,9 milliards pour compte de tiers. La thématique du financement de l’économie a porté la société, qui y consacre la majorité de ses fonds. Pour prolonger cette expertise, elle a plus récemment mis l’accent sur les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance qui n’avaient pas été jusqu’alors intégrées. Cela lui a permis de lancer un nouveau fonds, France Développement, bénéficiant du label Relance qui prévoit l’intégration de ces critères. Elle s’apprête également à lancer un fonds dédié à la rénovation énergétique des bâtiments en France. Parallèlement au développement de nouvelles expertises, elle mise aussi sur la croissance externe. Elle étudie ainsi avec son actionnaire de référence, LBO France Gestion, plusieurs opportunités, en particulier l’acquisition de réseaux de distribution. De même, elle compte renforcer son équipe commerciale basée au Luxembourg au sein de sa succursale afin d’accélérer à l’international.

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