Malgré une année 2016 marquée par plusieurs catastrophes naturelles, le marché des produits dérivés d’assurance a enregistré de bonnes performances. Cette classe d’actifs de niche, plus connue sous le nom d’obligations catastrophes, commence à séduire davantage d’investisseurs, mais elle reste particulièrement complexe à appréhender.
Séisme en Italie, incendies au Canada, ouragan «Mathew» en Haïti, inondation en Louisiane, tremblement de terre au Japon… L’année 2016 a été marquée par un grand nombre de catastrophes naturelles, à tel point qu’il s’agit du pire bilan enregistré depuis 2012. Selon le dernier rapport de Munich Re, les pertes liées à ces différents événements ont représenté 175 milliards de dollars, soit deux tiers de plus qu’en 2015.
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Paradoxalement, le marché de l’assurance, tout comme celui de la réassurance, n’ont pas connu une année très difficile. Il est vrai que seulement 30 % des coûts liés à ces catastrophes étaient assurés. «Les catastrophes naturelles dans le monde ont finalement coûté seulement 50 milliards de dollars en 2016, soit un niveau en ligne avec la moyenne historique», indique Simon Vuille, gérant chez Lombard Odier Investment Managers. De fait, elles ont finalement peu pesé sur le marché des produits dérivés d’assurance ou Insurance Linked Securities (ILS). Plus connus sous le nom d’obligations catastrophes (ou cat bonds), ces produits fonctionnent comme des mini-contrats de réassurance. Dans ce cadre, les assureurs ou réassureurs émettent des obligations qui leur permettent de se couvrir contre le risque de catastrophes naturelles majeures (tremblements de terre, tempêtes, ouragans, éruptions volcaniques…) sur une durée de temps déterminée en échange du versement d’une prime, sous la forme d’un coupon trimestriel. Si cette...