La hausse des taux d’intérêt va permettre aux compagnies d’assurances d’améliorer le rendement et la qualité de leur portefeuille obligataire. Ces dernières envisagent aussi des mouvements tactiques pour se prémunir contre les risques et se positionner sur certaines opportunités. Enfin, des réflexions sont en cours, concernant un renforcement des garanties sur les actifs réels et sur l’adoption d’une stratégie climat.
Catastrophe pour les uns, bénédiction pour les autres. Pour les compagnies d’assurances qui l’attendaient depuis longtemps, la hausse des taux d’intérêt engagée par les banques centrales est plutôt une bonne nouvelle. « Elle permet d’alléger le bilan des compagnies d’assurances, avance Charles Bouffier, directeur général délégué d’Egamo. Ces dernières avaient été fortement pénalisées par l’existence de taux d’intérêt négatifs sur les meilleures signatures, qui les avait poussées à prendre beaucoup plus de risque sur le crédit, pour un rendement faible. A contrario, la hausse des taux d’intérêt va permettre d’améliorer la notation globale du portefeuille obligataire et d’allonger sa maturité, tout en obtenant un meilleur rendement. Elle permet ainsi à la fois de consolider le couple rendement-risque et d’assurer une meilleure adéquation entre l’actif et les engagements au passif pour les assureurs vie et retraite. » Cette catégorie d’assureurs est en effet particulièrement favorisée par l’évolution en cours. « Les assureurs spécialisés dans la vie et la retraite disposent d’engagements longs, voire très longs au passif, explique Bruno Servant, CEO de Generali Insurance Asset Management. Ils ont eu tendance ces dernières années, dans un contexte de taux d’intérêt bas voire négatifs, à conserver un écart de duration actif-passif négatif, ce qui leur a coûté en capital. La remontée des taux leur permet d’accroître la duration de l’actif et de desserrer leur contrainte. Ce changement est moins favorable pour les assureurs non-vie dont les engagements sont différents. »