La première consultation du marché en vue d’une refonte du règlement sur la transparence extra-financière des fonds touche à sa fin. La grille de lecture instaurée par SFDR il y a à peine trois ans autour des articles 8 et 9 est remise en question. De nouvelles catégories, bien plus proches de la notion de label, pourraient leur succéder. Une évolution qui séduit tout autant qu’elle inquiète les asset managers.
A quoi devra ressembler l’investissement responsable à la fin de la décennie ? C’est en filigrane la question posée par la Commission européenne à travers la consultation qu’elle a lancée mi-septembre et qui doit s’achever – après prolongations – le 22 décembre en vue de la révision du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Ce texte – l’un des tout premiers du cadre réglementaire européen en matière de finance durable – n’est pourtant pas bien ancien : partiellement en vigueur depuis mars 2021, il n’est véritablement effectif que depuis le 1er janvier 2023 ! Certains standards techniques sont même toujours en cours de négociation.
«Le concept d’investissement durable a échoué à rendre comparable l’offre de produits financiers.»
Des griefs qui s’amoncellent
Pourtant, du point de vue des asset managers – premiers concernés par SFDR en tant que fabricants de produits financiers –, il n’est pas trop tôt pour remettre l’ouvrage sur le métier. « SFDR a permis beaucoup d’avancées, salue Florent Deixonne, responsable de la stratégie réglementaire ESG chez Amundi. Outre l’influence que l’Europe a pu exercer grâce à lui auprès de régulateurs non européens, ce texte a contribué à une meilleure transparence, ainsi qu’à accélérer la mobilisation autour de la finance durable au sein de l’Union européenne, tant en termes d’offre des acteurs financiers que de demande des investisseurs. Mais, en dehors de ces avancées, SFDR n’a pas nécessairement atteint ses objectifs : mettre de l’ordre dans le marché des fonds durables et donner aux investisseurs, notamment aux épargnants particuliers, les bons outils pour faire des choix individuels. » Et, in fine, flécher cette épargne vers le financement d’une économie plus responsable.