Malgré la baisse des rendements offerts par l’immobilier d’entreprise, les investisseurs institutionnels continuent de plébisciter ce segment. Néanmoins face à une concurrence accrue de la part d’investisseurs étrangers ou même des particuliers, ils ont tendance à se tourner vers des actifs de niche, comme l’hôtellerie ou l’immobilier géré, et vers le résidentiel.
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Les transactions dans l’immobilier d’entreprise atteignent tous les ans de nouveaux records. Après une année 2017 soutenue, elles ont enregistré au premier trimestre 2018 une croissance de 14 % par rapport à la même période l’an dernier. «Près de 3,7 milliards d’euros de transactions ont été réalisées sur la période, dont environ 2,8 milliards d’euros dans l’immobilier de bureau, 565 millions dans le commerce et le reste dans l’industrie», indique Vincent Bollaert, associé chez Knight Frank.
Autre sujet de satisfaction pour les professionnels : le nombre élevé de grosses transactions. Les grandes surfaces (plus de 5 000 m2) représentent ainsi 43 % des volumes au premier trimestre 2018, selon Cushman & Wakefield. De bons résultats qui s’expliquent par l’appétit des institutionnels français pour la classe d’actifs. «La demande pour l’immobilier commercial reste très élevée, à tel point que cela crée une frustration chez les investisseurs institutionnels qui ne parviennent pas à placer autant d’actifs qu’ils le souhaiteraient, souligne Aymeric de Sérésin, conseiller en investissement immobilier chez Fidelity. De même, entre les levées de fonds et leur placement, les délais s’allongent. Certains investisseurs attendent entre 18 et 24 mois pour que leurs capitaux soient appelés.»
Et cela devrait durer : selon la dernière enquête de l’AF2I sur l’allocation d’actifs des institutionnels français, ces derniers ont majoritairement indiqué, à 54 %, qu’ils souhaitaient fortement augmenter...