Après l’effondrement des marchés en mars, les investisseurs institutionnels ont procédé à de multiples arbitrages tactiques au sein de leur portefeuille. Les obligations des entreprises les mieux notées en ont largement bénéficié, de même que, dans une moindre mesure, les actions. Mais les perspectives pour 2021 ne les rendent pas confiants pour investir sur les marchés liquides. Leur goût pour les actifs non cotés, lui, ne faiblit pas mais évolue.
Les investisseurs institutionnels ont eu le cœur bien accroché en 2020 : secoués par les montagnes russes qu’ont connues les marchés financiers ces derniers mois, ils n’ont pas perdu le cap et finissent l’année sans trop de casse. «Fin 2020, notre portefeuille devrait être légèrement dans le rouge sur l’année, mais pas un rouge foncé comme celui que nous redoutions au creux des marchés, lorsque certaines grandes valeurs françaises enregistraient des baisses de 50 % par rapport à leur niveau de début d’année», témoigne Roger Caniard, directeur financier de la MACSF. De fait, le rebond ayant été aussi vif que la chute avait été violente, l’année devrait être assez neutre pour la plupart des classes d’actifs. «Les actions européennes du MSCI EMU, qui perdaient encore 18 % depuis le début d’année à fin octobre n’abandonnent maintenant que 3 % à fin novembre ; quant aux obligations zone euro aggregate, elles ont accru leur avance, affichant une performance de près de 4 % à cette date, liste Olivier Jéséquel, directeur pour la France de bfinance. Globalement, un portefeuille institutionnel diversifié peut très bien finir l’année à peu près à l’équilibre malgré tout.»
Une forte décollecte en assurance-vie

Une apparente stabilité qui cache pourtant de multiples arbitrages. Ces derniers ont d’abord été défensifs pour certains acteurs confrontés à des tensions sur leur passif. Les assureurs-vie, en particulier, ont pâti de la préférence des épargnants pour les supports les plus liquides, comme le livret A, et ont dû faire...