Alors que les marchés font face à une hausse des taux longs depuis le début d’année, les institutionnels, fortement investis dans les obligations, ne se montrent pas inquiets. L’ampleur de la hausse reste limitée et ces mouvements sont plutôt, pour eux, des opportunités d’investissement. Quant à la rotation sectorielle sur les marchés actions, ils s’en tiennent jusqu’ici relativement à l’écart. Leurs efforts restent focalisés sur le non-coté.
A l’image de la situation sanitaire, oscillant entre les perspectives positives données par la vaccination et la poursuite des mesures de protection à court terme, les marchés financiers semblent eux aussi hésitants dans leur appréciation de la sortie de crise. La hausse soutenue qui avait cours depuis le printemps 2020 s’essouffle quelque peu ces dernières semaines. Le Nasdaq, star du rebond, doit se contenter de timides hausses depuis le début d’année : + 1,4 % en janvier, + 0,9 % en février et + 1,4 % en mars (au 22 mars), contre par exemple + 11,8 % en octobre 2020. Le S&P 500 et l’Eurostoxx 50 ont connu des replis de respectivement 1 % et 2 % en janvier avant de se reprendre. Mais c’est surtout sur le front des taux que les évolutions sont les plus visibles : portés par les anticipations d’inflation à la hausse (voir l’encadré), les rendements souverains, au plancher depuis le déclenchement de la crise, ont significativement progressé depuis le début de l’année. Le taux du bon du Trésor américain à 10 ans a gagné 82 pb (points de base, au 19 mars) et celui du Gilt britannique, 64 pb. Les taux allemands et français à 10 ans limitent quant à eux leur hausse à respectivement 28 et 30 pb. Des hausses synonymes de performances négatives pour la classe obligataire dans son ensemble. L’indice Bloomberg Barclays Global Aggregate (en euros) perd par exemple près de 3 % depuis le début de l’année.

La présence rassurante des banques centrales
Des à-coups qui laissent les investisseurs institutionnels assez indifférents. « Nous...