En comparaison de l’Europe, le marché obligataire américain assure une meilleure liquidité, donne accès à des durations plus longues et peut même offrir des rendements supérieurs en euro. Autant d’atouts pour attirer les assureurs européens désireux de diversifier leurs portefeuilles. Le point avec Alexandre Mincier, responsable global solutions assurances chez Invesco, et Arnaud Lebreton, responsable commercial clientèle institutionnelle.

Compte tenu du contexte sur les marchés de taux, les assureurs européens éprouvent des difficultés pour trouver des actifs de qualité leur permettant de couvrir leurs passifs…
Depuis la crise de 2008, les taux ont effectivement tendance à être très bas, voire inférieurs aux niveaux garantis aux passifs. Les assureurs ne peuvent donc plus se contenter de mettre en place une stratégie consistant à adosser les durations longues de leurs passifs en investissant sur leur marché obligataire domestique.
Leurs impératifs de diversification, conjugués au mouvement de désintermédiation du financement, les ont conduits à placer une part de plus en plus importante de leur allocation sur les actifs réels, tels que les marchés privés, l’immobilier ou les infrastructures. Cette stratégie d’investissement permet effectivement de pallier la faiblesse des rendements sur le marché du crédit et de servir des taux compétitifs sur les contrats d’assurance-vie. Néanmoins, ces actifs réels portent un risque de liquidité et leur accès n’est pas toujours aisé. Il peut donc être judicieux d’optimiser le portefeuille cœur d’adossement concomitamment et d’investir dans des actifs plus liquides et de qualité, comme le sont les obligations américaines.
Quels sont les principaux intérêts du marché obligataire américain ?
Tout d’abord, il offre une véritable profondeur de marché. L’univers d’investissement étant plus large, il est possible d’optimiser la construction des portefeuilles. Lorsque ceux-ci sont construits de manière granulaire, le fait d’investir outre-Atlantique peut même permettre de capter un rendement supérieur, tout en conservant une typologie de risque similaire. On remarque effectivement que, pour un même secteur d’activité,...