Souffrant d’un manque de visibilité et de l’absence de cadre réglementaire, les fonds à impact social restent dans l’ombre des fonds climatiques, qui représentent encore l’immense majorité des encours de l’investissement durable. Plusieurs gérants se positionnent néanmoins sur cette thématique. Par conviction, mais aussi pour se démarquer de la concurrence.
L’impact social, une thématique à suivre
A quelques semaines d’intervalle, Lazard Human Capital, fonds d’actions internationales classé article 9 SFDR, ou encore Pierre Impact, premier fonds à dimension sociale en immobilier de BNP Paribas REIM France, sont venus enrichir le paysage de la finance à vocation sociale. Des lancements qui ont le mérite de mettre en lumière cette thématique qui, bien que portée par 124 fonds représentant 50 milliards d’euros d’encours, selon la dernière étude publiée par Novethic, s’apparente encore à une niche. Les fonds adoptant une approche sociale ne pèsent même que 15 % des fonds thématiques à impact, contre 54 % pour ceux ayant une approche environnementale, relève encore une note d’octobre de la filiale de la CDC. Reléguées au second plan dans le débat public par la COP 27 et les actions spectaculaires des activistes du climat, les questions sociales – le S de l’ESG – pâtissent en effet non seulement d’une exposition médiatique moindre, mais aussi d’un cadre réglementaire peu défini jusqu’ici.
L’angle mort de l’ESG
Jusqu’à récemment, la question sociale était souvent « l’angle mort de l’ESG dans l’entreprise », comme le reconnaît un asset manager, alors que le risque climatique, unanimement reconnu comme systémique, concentrait tout l’intérêt. Plusieurs raisons à cela. La première d’entre elles tient à un environnement réglementaire balbutiant, moins abouti que pour le climat. Censée porter sur trois volets, l’environnement, le social et la biodiversité, la taxonomie, corpus de règles établies par la...