Loin de la fièvre qu’ils suscitent à Wall Street, les SPAC nés en Europe restent encore en nombre limité. Les régulateurs européens encouragent leur développement, afin de ramener de belles PME sur le chemin de la Bourse. Mais ces véhicules d’investissement ne sont pas sans risques.

A Wall Street, le SPAC (special purpose acquisition company) est devenu le nouveau « status symbol » des entrepreneurs, banquiers ou influenceurs en vue. Appelés aussi « chèques en blanc » ou « coquilles vides », les SPAC sont des sociétés sans actifs ni activité, créées spécialement pour lever des capitaux en Bourse et réaliser des acquisitions. Sur les seules promesses des dirigeants sont ainsi levés des millions d’euros. Richard Branson a ainsi lancé en 2019 la société d’exploration spatiale Virgin Galactic Holdings ; cette année, l’ancien patron du Crédit Suisse, le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam, rejoint par François Pinault, fondateur du groupe Kering, a fait de même avec Freedom Acquisition. On trouve même désormais parmi les promoteurs de ces véhicules, à côté de grands noms de la finance et de l’entrepreneuriat, des stars telles que le rappeur Jay-Z, la joueuse de tennis Serena Williams ou le joueur de football Alex Rodriguez. Un engouement paradoxal, pour ces instruments financiers qui n’ont jamais prouvé leur rentabilité à long terme.
Refroidissement en avril
Selon le site spécialisé SPACInsider, 248 SPAC ont été introduits en Bourse aux Etats-Unis pendant la seule année 2020, soit presque la moitié des introductions en Bourse. Ils ont levé plus de 83 milliards de dollars, soit six fois plus que l’année précédente. Depuis le début de l’année, pas moins de 316 SPAC ont été lancés sur le NYSE (New York Stock Exchange) ou le Nasdaq, cumulant 102 milliards de dollars de liquidités. Le mois de...