Une nouvelle approche de gestion est à la mode en ce moment : l’investissement factoriel. Elle remet au goût du jour la gestion quantitative en y intégrant la prise en compte de facteurs qui permettent d’apprécier de manière automatique la valorisation des sociétés en Bourse.
Les gérants ne manquent pas d’imagination pour proposer de nouveaux processus d’investissements. Pour preuve, l’investissement factoriel (ou «factor investing») gagne depuis peu en popularité. D’après un sondage publié par BlackRock en avril auprès de 200 institutionnels dans le monde cumulant 5,5 trillions de dollars d’encours sous gestion, 87 % des investisseurs dans le monde intégreraient désormais des «facteurs» à leur gestion.
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«Cette approche consiste, pour les placements actions, à sélectionner des titres en fonction de facteurs de risque préalablement identifiés, explique Marie Brière, responsable du centre de recherche d’Amundi et professeur associé à l’université Paris-Dauphine. Il s’agit notamment de la capitalisation (grande vs petite), du momentum (ou performance passée), du facteur “value” (faible valorisation par opposition aux valeurs de croissance), ou encore de la qualité (“business model” porteur).»
Tous ces facteurs ne sont pas nouveaux car ils ont été étudiés depuis longtemps par la recherche académique (voir encadré), mais de récents travaux ont mis en avant leur intérêt dans un portefeuille d’investissement de long terme. «En 2009, le fonds souverain norvégien a mandaté un professeur de l’Université Columbia – Andrew Ang –, un professeur de Yale – William Goetzmann – et un professeur de la London Business School – Stephen Schaefer – pour étudier sa gestion active, raconte Thierry Roncalli, responsable de la recherche et développement chez Lyxor. Leur...