Les promesses de ne plus financer d’émissions de carbone à horizon 2050 se multiplient parmi les gérants d’actifs et les investisseurs institutionnels. Mais mettre en œuvre des stratégies « net zero » véritablement ambitieuses s’avère complexe. Surtout dans un contexte de crise énergétique mondiale.
La course vers la neutralité carbone est une épreuve de saut d’obstacles. En témoigne l’actualité récente des principales alliances d’institutions financières ayant pris l’engagement de devenir « net zero », c’est-à-dire de ne plus financer d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. En décembre dernier, le deuxième gestionnaire d’actifs au monde, Vanguard, a annoncé son retrait de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM). Fin mars, c’était le leader de la réassurance, Munich Re, qui claquait la porte de la Net Zero Insurance Alliance (NZIA), suivi de près par Zurich Insurance et Hannover Re. Ces quatre défections peuvent apparaître comme une goutte d’eau dans la mouvance « net zero » : ce sont en effet plus de 550 acteurs financiers qui sont impliqués dans l’une des alliances membres du groupe dit GFANZ, pour « Glasgow Financial Alliance for Net Zero ». Mais elles sont symptomatiques des difficultés rencontrées par le monde de la finance pour mettre en œuvre de tels engagements de neutralité carbone.
Des exigences croissantes
Les investisseurs – qu’ils soient gestionnaires d’actifs ou investisseurs institutionnels – sont en première ligne. Engagés pour certains depuis plus de deux ans dans ces programmes, ils voient peu à peu le niveau d’exigence augmenter. « Chaque objectif pris dans le cadre de la Net Zero Asset Owner Alliance (NZAOA) devient plus précis au fil du temps, témoigne Jean-François Coppenolle, directeur ESG et climat chez Abeille Assurance. Nous avions initialement pris...