Le 2 mars dernier, à la surprise générale, Altarea renonçait au rachat du leader européen de l’épargne immobilière et de la gestion d’actifs immobiliers, Primonial, l’acquisition ne pouvant « être réalisée dans les conditions convenues », selon le promoteur immobilier. L’opération, d’ampleur, avait été annoncée en juillet dernier, et devait se traduire à terme par une sortie de LFDE du nouveau groupe de gestion immobilière.
Comment Les collaborateurs de Primonial réagissent-ils à l’abandon du rachat de votre groupe par Altarea ?
Le 2 mars, c’était la stupéfaction. C’est quand même un événement pour un dirigeant, de voir annulé la veille un closing de 2 milliards d’euros ! Nous n’avons toujours pas obtenu de véritable explication sur les raisons de ce revirement. Mais, c’est certain, nous allons mener une procédure en réparation pour le préjudice.
Quelles sont les conséquences pour les différentes entités de votre groupe ?
Heureusement, cette annonce n’a pas été un bouleversement pour nos propres projets. Primonial a une taille qui lui permet de ne pas être dépendant d’une telle opération. Primonial ne change pas. Nos équipes sont là, notre croissance et la notoriété aussi. Nous avions mis en stand-by quelques sujets que nous devions mener ensemble. Tout est relancé. La Financière de l’Échiquier (LFDE) reste bien sûr filiale à 100 % du groupe Primonial. C’est une très belle entreprise, que nous avions achetée en 2018 et que nous avons fait évoluer. Nous lui avons par exemple transféré toute notre activité institutionnelle et notre équipe de distribution correspondante. Nous continuerons donc à lui apporter de la synergie. Si demain un autre groupe se présente qui puisse lui permettre de se développer encore plus à l’international, avec un vrai projet d’entreprise, nous n’excluons rien, bien sûr.
L’activité du groupe a-t-elle joué en votre défaveur dans l’issue de l’opération ?
Au contraire. Dans le contexte géopolitique actuel, notre activité s’avère très résiliente, et le niveau de résultat d’exploitation est très résistant. Il s’élève à 196 millions d’euros en 2021, et nous prévoyons une croissance à deux chiffres pour 2022. Dans son ensemble, notre groupe apportait une certaine stabilité à Altarea, quel que soit le contexte économique. Il se porte très bien, et ce n’est pas la raison pour laquelle Altarea a renoncé à notre rapprochement.