L’année 2022 devrait rester dans les annales comme celle ayant enregistré un krach obligataire historique. Les baisses constatées sur les grands indices obligataires des économies développées dépassent en effet largement les 10 %. Toutefois, les corrections ont été telles que les gérants commencent à entrevoir de nouvelles opportunités sur la dette souveraine.
Qualifiée par certains gérants de pire krach obligataire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ou, pour les plus optimistes, de catastrophe inédite depuis la dernière grande crise obligataire en 1994, la correction enregistrée sur les marchés obligataires mondiaux depuis le début de l’année est – quelle que soit l’interprétation – historique. « L’indice Bloomberg US Treasury, qui suit la performance des bons du Trésor américain et dont la maturité moyenne se situe autour de 7 ans, a corrigé, entre le 1er janvier et le 22 septembre, de 12 %, détaille Dieudonné Djimi, gérant obligataire chez Ostrum Asset Management (AM).
En parallèle, les taux d’intérêt sur la dette souveraine américaine à 10 ans ont fortement progressé, de l’ordre de plus de 200 points de base sur la période – passant de 1,63 % au 3 janvier à 3,715 % au 22 septembre, avec des pics qui ont été ou sont depuis parfois supérieurs, comme lors de la journée du 27 septembre (3,987 %). Les pertes maximales enregistrées sur les marchés obligataires sont les plus importantes jamais constatées. Pour preuve, en 1980, après la hausse des taux d’intérêt directeurs engagée par Paul Volcker, alors président de la Fed, la baisse des marchés obligataires avait atteint un maximum de 11 %. » Les Etats-Unis ne sont pas les seuls concernés : l’ensemble des grandes économies développées (sans même évoquer de nombreuses économies émergentes) sont confrontées à un krach obligataire. Fait aggravant, celui-ci se double, pour...