Deux mois après son entrée en vigueur, la révision de MIF 2, qui introduit la notion de « préférences extra-financières » des clients, continue d’embarrasser les sociétés de gestion. Elles peinent à comprendre comment articuler ce nouveau texte avec leur gamme de produits durables. Des précisions viennent d’être apportées par le régulateur européen.
C’est un maillon essentiel du cadre réglementaire européen de la finance durable qui vient d’entrer en vigueur cet été : depuis le 2 août, selon la révision du règlement MIF 2 actée en avril 2021, les conseillers financiers doivent interroger leurs clients sur leurs préférences extra-financières avant de leur proposer tout produit d’investissement. Tout comme ils les interrogent depuis plusieurs années sur leur appétence pour le risque et leur connaissance des marchés financiers. Après avoir encadré l’offre de produits d’investissement responsable en imposant de multiples obligations de transparence via le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), le régulateur européen s’attaque donc cette fois au volet demande, en s’intéressant à l’épargnant lui-même.
Trois catégories
Concrètement, les prestataires de services d’investissement (tels que les réseaux bancaires), bientôt rejoints, au 1er janvier 2023, par les conseillers en investissements financiers (en particulier les conseillers en gestion de patrimoine), vont devoir poser des questions supplémentaires à leurs clients. Si ces derniers répondent « oui » lorsqu’on leur demande s’ils ont des « préférences en matière de durabilité », plusieurs questions leur seront alors posées pour qu’ils se positionnent par rapport à trois grandes méthodes de prise en compte des enjeux ESG. « Une première possibilité est de faire en sorte que le fonds limite et atténue les incidences négatives que ses investissements peuvent avoir sur...