« Lorsque l’on fait de la prospective, il faut absolument éviter l’expression “pour l’avenir, rien n’est exclu”, affirme Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, récemment invité par Swiss Life Asset Managers à échanger avec quelques-uns de ses clients institutionnels. Pour être écouté, il vaut mieux avoir quelques convictions fortes, quitte à reconnaître par la suite qu’on s’est trompé, et cela en géopolitique comme dans d’autres domaines. » Dans la gestion d’actifs par exemple. Pour montrer à quel point l’art est difficile, le chercheur s’est volontiers plié à l’exercice, donnant quelques convictions fortes qui illustrent parfaitement l’immixtion des questions géopolitiques dans les choix d’allocation d’actifs.
L’Inde, appelée à prendre le relais de la Chine
Dressant un état du monde assez inquiétant, entre guerre en Ukraine, Inflation Reduction Act aux Etats-Unis et fragilités chinoises, il estime aujourd’hui que l’éventualité d’une guerre longue en Ukraine est « quasi certaine ». Cela ne signifie pas que les offensives militaires se poursuivraient sur des décennies mais plutôt que le conflit serait imparfaitement gelé, comme il l’est encore aujourd’hui par exemple entre les deux Corée. « La défaite de l’Ukraine est hautement improbable, prédit-il. Soit nous assisterons à une nette victoire de ce pays, soit à une sorte de pause dans les combats. »
En revanche, cette guerre aura des conséquences « quasi certaines » sur le plan économique. Outre des crises graves dans certains pays...