Souvent considéré comme une valeur refuge, l’art est pourtant un placement très aléatoire. Les investisseurs qui s’y intéressent, généralement des particuliers fortunés, doivent en avoir conscience et sélectionner avant tout les œuvres qui les séduisent sur le plan artistique.
En mai dernier, un investisseur asiatique a déboursé plus de 57 millions de dollars pour acquérir une toile de Jean-Michel Basquiat (photo ci-dessus). Un montant record qui procure une belle plus-value à son ancien propriétaire, un collectionneur qui avait quant à lui versé 4,5 millions de dollars pour l’obtenir en 2004 !
Cette performance exceptionnelle a de quoi faire rêver les investisseurs à la recherche aujourd’hui de rendement sur les marchés financiers. Mais elle est loin de refléter la réalité du marché de l’art. Certes, ce dernier reste porteur en Occident : le montant des ventes en 2015 a atteint 11,2 milliards de dollars, soit un niveau stable par rapport à 2014, selon les données diffusées par le site spécialisé Artprice. Mais il est loin d’offrir une solution de placement robuste aujourd’hui. «Les investisseurs considèrent souvent l’art comme un placement refuge puisqu’il s’agit d’un actif décorrélé des marchés financiers», constate Paul-Arnaud Belliard, directeur au family office et responsable de l’offre dédiée au marché de l’art au sein du groupe Meeschaert.
Des caractéristiques propres
Mais en dehors de cette caractéristique, investir dans l’art n’a rien de comparable avec les autres placements financiers. D’ailleurs, très peu de sociétés de gestion offrent ce type de solutions. «Il y a quarante ans, l’UFG a été créée à l’origine dans le négoce d’œuvres d’art, rappelle Xavier Lépine, président de La Française (ex-UFG-LFP). Depuis, cette activité a complètement disparu au sein du groupe....