Entre annonces et rumeurs, la consolidation du secteur se poursuit en Europe, rendue nécessaire par des marges toujours plus sous pression. Les gestionnaires européens tentent aussi de combler un retard par rapport aux acteurs américains sur le front des actifs non cotés, nouvel aimant pour l’épargne mondiale.
Attendue depuis plusieurs années, la consolidation du secteur de la gestion d’actifs s’est brutalement accélérée ces derniers mois avec l’annonce de plusieurs mariages d’envergure. « Les réflexions ne sont pas récentes, rappelle Marco Morelli, directeur général d’AXA IM, dont le rachat par BNP Paribas a été annoncé l’été dernier. Tous les acteurs principaux de l’industrie pensent fusion depuis des années. C’est le passage d’un travail interne à la concrétisation d’une opération qui est plus complexe, notamment pour des raisons de contrôle de l’activité et de gouvernance. » Plusieurs acteurs ont néanmoins fini par passer à l’acte ces six derniers mois. Outre le mariage entre AXA IM et BNP Paribas AM, en cours de finalisation, Natixis IM et Generali ont annoncé en janvier une union « entre égaux » destinée à créer le premier acteur européen en termes de revenus. Et le mouvement pourrait ne pas s'arrêter là: la Place attend à présent une réaction d' Amundi, leader européen aux 2 240 milliards d’euros d’encours, lui-même né d’une fusion voici quinze ans.
Le groupe dirigé par Valérie Baudson s’est certes dernièrement montré très actif en matière de croissance externe avec trois acquisitions stratégiques en 2024. Mais, après le soufflé retombé de discussions récentes avec Allianz GI, le marché reste sur sa faim. Car les deux deals majeurs annoncés ces six derniers mois en France vont venir contester sa domination en termes d’actifs sous gestion (AUM) : 1 900 milliards d’euros pour...