Le groupe SNCF a annoncé le 3 octobre dernier l’émission d’un placement privé vert d’un montant nominal de 150 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Le groupe SNCF a annoncé le 3 octobre dernier l’émission d’un placement privé vert d’un montant nominal de 150 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI). « Il s’agit d’un abondement sur une souche obligataire existante initiée en 2022, et qui arrivera à maturité le 2 novembre 2027 », explique Arnaud Kolb, directeur financement et trésorerie du groupe SNCF. Cet emprunt obligataire public assorti d’un coupon de 3,125 % a été rouvert plusieurs fois, et son encours total dépasse désormais 1 milliard d’euros. « Pour le groupe SNCF, l’originalité de ce placement privé vert tient aux exigences spécifiques de notre souscripteur. En effet, les contraintes imposées par la BEI vont encore plus loin que celles aujourd’hui définies par le groupe SNCF dans son framework. » Depuis sa création en 2016, ce document encadre tous les titres de dette émis par l’entreprise ferroviaire publique française en s’appuyant sur les recommandations du Climate Bonds Initiative (CBI) et des principes de l’ICMA. Mais la BEI impose un référentiel encore plus strict. Ainsi, « elle ne peut pas financer plus de la moitié de la valeur des projets pour lequel vous levez des fonds, rappelle Arnaud Kolb. Pour emprunter 150 millions d’euros à ce bailleur de fonds, nous avons donc identifié une enveloppe de projets d’une valeur supérieure à 300 millions d’euros. Chacun de ces projets demande des financements compris entre 80 et 100 millions d’euros ». Ces fonds serviront à moderniser le réseau ferroviaire de la SNCF, à travers la rénovation de caténaires et la création de centres de commandes centralisées du réseau (CCR) qui remplacent petit à petit les aiguillages manuels. En outre, la BEI exige un reporting annuel sur la progression des projets financés (respect du calendrier, évaluation des économies de carbone réalisées, etc.). « Notre opération révèle l’évolution du marché des obligations vertes avec un degré d’exigence et de transparence croissant, analyse Arnaud Kolb. Le groupe SNCF se prépare pour ce changement d’univers. »