Tout en restant à niveau élevé, les marges des entreprises françaises devraient baisser cette année, estime l’Insee, dans sa dernière note de conjoncture.
Le taux de marge (excédent brut d’exploitation/valeur ajoutée) passerait de 32,9 % en 2023 à 32,2 % en 2024, soit un niveau restant toutefois au-dessus de la moyenne historique. Cette évolution s’explique par une hausse du salaire réel (après prise en compte de l’inflation), et aussi et surtout par une évolution défavorable des prix de vente pratiqués par les entreprises. A l’inverse, en 2023, le taux de marge avait augmenté de 1,9 point dans un contexte de crise, grâce à la modération salariale (hausse des salaires inférieure à l’inflation), la baisse des impôts de production et surtout une augmentation des prix pratiqués par les entreprises, notamment à l’exportation, souligne l’Insee. En 2021, les prix à l’exportation avaient augmenté de 6,5 %, puis de 14,2 % en 2022 : cette dernière hausse s’était répercutée en 2023, permettant aux entreprises d’afficher un taux de marge supérieur à celui d’avant crise sanitaire (32,9 % contre 30,9 %).
Ces évolutions diffèrent toutefois selon les branches. Ainsi, le taux de marge de la branche « énergie, eau, déchets » a augmenté de 27,3 points en 2023, passant d’un niveau proche de 50 % en 2022 à près de 80 % en 2023. « Le prix de la valeur ajoutée de la branche énergie s’est sensiblement amélioré du fait de la baisse plus forte des prix de consommations intermédiaires que celle du prix de production. » En termes concrets, les entreprises de cette branche, notamment dans l’énergie, ont vu leurs coûts d’approvisionnement baisser, mais ne l’ont pas répercuté dans les prix de vente. A l’inverse, le taux de marge dans l’industrie manufacturière est resté plutôt stable.