Pour déployer une stratégie d’investissement digne de ce nom en matière de transition énergétique, les gérants d’actifs disposent d’une variété de solutions.
Selon Jean-Pascal Pham-Ba, co-fondateur de Paradigme Partnership, celles-ci se résument cependant à trois grandes options : « se débarrasser des actifs “sales”, créer des actifs “propres” et, entre les deux, se positionner sur des actifs existants dont les performances sont médiocres mais assorties de réelles perspectives d’amélioration. » Un troisième axe qu’affectionnent tout particulièrement les fonds infrastructures. « Dans de nombreuses situations, nous avons la possibilité de transformer l’existant par des technologies plus efficaces, à l’instar du remplacement d’une chaudière fonctionnant au charbon par une chaudière biomasse. C’est sur cela que nous concentrons nos investissements », confirme Harold d’Hauteville, head of infrastructure equity Europe chez DWS.
Or, quelle que soit la voie empruntée par les gérants, les infrastructures constituent une classe d’actifs incontournable pour espérer parvenir à l’objectif global de neutralité carbone. « En tant qu’investisseurs infrastructure, nous avons aussi l’opportunité d’investir dans des sociétés qui peuvent avoir un impact très fort sur le scope 3, donc sur la consommation ou sur la production de CO2 des différents acteurs, poursuit Harold d’Hauteville. En conséquence, investir dans le ferroviaire ou dans l’efficacité énergétique, c’est un bon positionnement dans la mesure où cela a effectivement un impact positif. » Un avis que partage Jérôme Percepied, gérant chez Amiral Gestion, qui a développé une stratégie de dette bridge sur la transition énergétique. « En plus des actifs de production d’électricité, nous ciblons aussi des projets d’infrastructures qui visent à décarboner l’ensemble des segments de l’économie, de l’industrie à la mobilité en passant par le résidentiel », signale-t-il.
Les fonds infrastructures, une classe d’actifs attrayante
Outre leur impact en matière environnementale, les infrastructures de transition énergétique présentent également des caractéristiques appréciées sur un plan financier, et ce même si leur rentabilité a eu tendance à s’effriter au cours des dernières années. « Il s’agit d’actifs qui profitent de barrières à l’entrée et qui, bénéficiant le plus souvent de contrats régulés, disposent généralement d’un pricing power assez fort », relève Olivier Gour, directeur des investissements chez La Banque Postale Assurances. Certes, des avancées demeurent essentielles pour attirer encore plus d’investisseurs vers cette classe d’actifs. « Il y a encore beaucoup d’efforts à faire au niveau de la réglementation », considère par exemple Jérôme Percepied. Mais les perspectives semblent au beau fixe.