Depuis plusieurs semaines, de nombreuses manifestations ont lieu à Hong Kong. Comment expliquer leur ampleur ?
Depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997, Hong Kong possède un statut particulier («un pays, deux systèmes»). Disposant d’une autonomie juridique et légale vis-à-vis de la Chine, cette région administrative a son propre gouvernement, sa monnaie (le dollar hongkongais), son propre système judiciaire… En 2047, Hong Kong sera pleinement réintégré dans le giron de la Chine continentale et perdra ce statut privilégié. Or, en juin dernier, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a remis en question le statut juridique actuel en souhaitant autoriser les extraditions vers la Chine.
Les manifestants, issus pour beaucoup de la génération des 20 à 30 ans, craignent que leurs droits soient remis en cause de façon anticipée.
Les entreprises françaises sont-elles impactées par ce mouvement ?
La France constitue la principale communauté européenne à Hong Kong : on estime que les Français sont plus de 20 000 sur le territoire. Il y a près de 500 filiales et sièges régionaux d’entreprises françaises, essentiellement dans des secteurs à forte valeur ajoutée : luxe, finance, technologie, ainsi que dans la restauration et l’hôtellerie. La marque «France» étant très appréciée, les exportations françaises à Hong Kong sont particulièrement élevées, notamment dans les domaines de la mode, de la cosmétique, du vin et de l’aéronautique. En 2018, elles s’élevaient à plus de 6 milliards d’euros.
Depuis le début de la crise, le tourisme, composé à 75 % de visiteurs chinois, a drastiquement chuté (presque - 50 % en août par rapport à 2018). Ce phénomène a pour conséquence une baisse de l’activité hôtelière (le taux d’occupation est d’à peine 30 % dans certains hôtels), qui a...