En levant 20 millions d’euros sous la forme d’un Euro-PP obligataire, le groupe industriel Acome est devenu le premier émetteur sur ce marché à disposer du statut de Scop. Les spécialistes y voient une nouvelle preuve de la démocratisation de cet outil.
«Sur le papier, la réussite d’un tel placement était loin d’être assurée», reconnaît un banquier. Certes, le groupe industriel Acome, qui a levé 20 millions d’euros dans le cadre d’un Euro-PP obligataire fin juillet, affiche un niveau d’activité significatif (405 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014), un montant élevé de capitaux propres (environ 160 millions d’euros pour une taille de bilan de 300 millions d’euros) et un résultat net positif. Mais il est vrai que le groupe spécialisé dans la fabrication de câbles, de fils et de tubes de synthèse pour les secteurs de l’automobile, des télécoms et du bâtiment présente une particularité qui, de l’aveu de certains spécialistes, aurait pu compromettre l’émission d’un tel placement : Acome dispose du statut juridique atypique de société coopérative et participative (Scop). Une caractéristique qui se traduit notamment par la présence de près de 1 400 associés et par une rentabilité dégagée limitée (voir encadré).
Trois investisseurs rencontrés
Ces paramètres n’ont toutefois pas empêché la société de susciter la convoitise de plusieurs investisseurs. Peu endettée, celle-ci a entamé une réflexion sur sa structure de financement fin 2014, afin de lever les ressources nécessaires à son développement. «Comme c’est le cas pour tous nos projets “spéciaux”, nous avons sollicité les conseils de Deloitte, explique Philippe Cazier, directeur financier d’Acome. Nous leur avons d’emblée signifié notre intérêt pour un montage incluant un outil désintermédié, tout en leur précisant cependant qu’un coût trop élevé ou la nécessité de renforcer nos équipes financières pour assurer sa gestion seraient rédhibitoires.»