Spécialisée dans la fabrication de systèmes embarqués, l’ETI toulousaine Actia a levé 20 millions d’euros dans le cadre d’un placement privé obligataire inaugural fin 2017. Une tranche de l’emprunt s’étend sur neuf ans, une maturité particulièrement longue pour un groupe industriel de cette taille.
En matière de financement, tout est affaire de patience. En bouclant un placement privé obligataire inaugural en novembre dernier, l’ETI familiale cotée Actia (431,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016), qui opère dans la fabrication de systèmes embarqués pour constructeurs de véhicules et dans la production de cartes électroniques pour tiers, a finalisé un chantier en réflexion depuis plusieurs années déjà. «Notre intérêt pour ce mode de financement a commencé en 2012, lors du lancement du premier fonds d’emprunt obligataire groupé pour les PME Micado France, témoigne Catherine Mallet, directrice financière.Ensuite, à mesure que le marché de l’Euro-PP se développait, nous avons été approchés à de nombreuses reprises par nos partenaires bancaires dans le but de réaliser une telle opération.» Souhaitant diversifier des sources de financement, exclusivement bancaires, et allonger la durée de sa dette – l’essentiel de ses lignes affichait une maturité de cinq ans amortissables – le groupe toulousain avait jusqu’alors préféré différer ce projet, en raison notamment de ses conditions d’emprunt bancaire attractives (voir encadré). Convaincue que les taux longs pourraient remonter dans les prochains mois, la société a toutefois décidé de franchir le pas durant le premier semestre 2017.
Une communication financière déjà rodée
A l’issue d’un appel d’offres destiné à sélectionner l’établissement arrangeur qui les accompagnerait, les équipes d’Actia ont commencé par rencontrer un nombre limité d’investisseurs à...