La compagnie aérienne était début 2022 en situation de fonds propres négatifs, à hauteur de 5,5 milliards d’euros. En créant des structures ad hoc émettrices d’obligations perpétuelles, assimilées à des fonds propres sous IFRS, elle a pu sortir de cette situation, tout en limitant son coût de financement.
Reconstituer les fonds propres sans alourdir outre mesure les coûts de financement : tel était l’objectif d’Air France-KLM au sortir d’une crise sanitaire qui avait fortement obéré ses comptes. En janvier 2022, l’entreprise affichait ainsi 5,5 milliards d’euros de fonds propres négatifs, avec pour obligation de remédier à cette situation avant la fin de 2023. D’où la nécessité d’une augmentation de capital, mais que les dirigeants de la compagnie ne pouvaient envisager à hauteur de 5,5 milliards, compte tenu de l’effet de dilution. Ainsi, l’augmentation de capital réalisée en juin 2022 (2,26 milliards d’euros) a laissé les fonds propres toujours négatifs, de 3,2 milliards. Pour sortir de cette impasse financière, Air France-KLM a trouvé une solution avec l’émission d’obligations perpétuelles, qui ont permis au groupe, avec trois opérations dont la dernière a été bouclée à la mi-décembre 2023, de trouver des financements en équivalent fonds propres à hauteur de 2,5 milliards d’euros.
Une recherche de diversification pour un assureur américain
Si le fonds d’investissement américain Apollo a souscrit entièrement aux titres émis par Air France-KLM, c’est en fait pour le compte d’une compagnie d’assurances, Athena, dont il est propriétaire. L’objectif de cette compagnie, comme de tous les assureurs, est de diversifier son portefeuille obligataire, en investissant y compris dans des titres privés.
Un montage original
Comme d’autres titres dits « hybrides » émis avant la crise sanitaire par de grandes entreprises (Accor, TotalEnergies, Orange…), ce type...