Afin de rembourser le prêt relais mis en place dans le cadre de l’acquisition du groupe américain Airgas, Air Liquide a opté pour un montage combinant des émissions obligataires multi-devises et une augmentation de capital. Un choix destiné à conserver une notation dans le haut de la catégorie investment grade.
Cinq mois. C’est le délai particulièrement court qui aura suffi à Air Liquide pour rembourser la totalité du prêt relais mis en place pour financer l’acquisition d’Airgas. Tirée fin mai, cette ligne de 13,4 milliards de dollars a en effet été soldée fin octobre, alors que sa maturité courrait jusqu’en novembre 2017. Comme le spécialiste des gaz industriels l’avait indiqué lors de l’annonce du rachat de son concurrent américain, en décembre 2015, les fonds utilisés pour ce refinancement ont été collectés via l’émission de plusieurs souches obligataires multidevises, parmi lesquelles les premières du groupe libellées en dollars, ainsi que la réalisation d’une augmentation de capital, la première pour Air Liquide depuis… trente ans !
Une documentation spécifique à rédiger
Outre le montant de l’opération, qui justifiait à lui seul de recourir à plusieurs outils et de solliciter plusieurs marchés, un tel montage combinant dette et fonds propres a été retenu dans un souci de conservation du profil de crédit actuel de la société.
«Dans la mesure où certains de nos clients souscrivent des contrats long terme d’une durée de quinze ans, nous voulions leur indiquer que notre priorité consistait à préserver la solidité du Groupe, explique Fabienne Lecorvaisier, directrice financière d’Air Liquide. Alors que nous avions une notation A + avant l’acquisition, nous souhaitions ainsi rester dans le compartiment “A”, avec un A - après l’acquisition.»
Le chantier du refinancement a ensuite été lancé officiellement le 23 mai dernier,...