Air Liquide vient de réaliser une émission obligataire inaugurale sur le marché chinois. Cette opération aura nécessité plusieurs mois de préparation.
Air Liquide continue d’enrichir sa palette de financements en Asie. Habitué à recourir à des emprunts bancaires en renminbis auprès d’établissements locaux, le groupe avait aussi été le premier corporate français à émettre des obligations sur le marché hongkongais du «dim sum» en 2011 et sur celui du «formosa» à Taïwan en 2015. Le 7 mars dernier, le spécialiste des gaz industriels est devenu le deuxième émetteur hexagonal après Veolia à placer des «panda bonds», c’est-à-dire des obligations émises sur le marché intérieur (onshore) chinois.
Des documents rédigés en mandarin
Initié mi-2017, ce chantier n’a pas été de tout repos pour les équipes financières. Bien que disposant déjà de notations délivrées par S&P et Moody’s, Air Liquide a d’abord dû en solliciter une nouvelle.
«Même si les notes des grandes agences internationales sont reconnues en Chine, le régulateur exige une évaluation du profil de crédit de l’émetteur par une agence locale, signale Jacques Molgo, directeur corporate finance et trésorerie. A ce titre, nous avons mandaté l’entité chinoise CCXI qui, après plusieurs semaines d’analyse, nous a attribué un “AAA”, soit le meilleur rating possible.»
En parallèle, la société a dû déposer un dossier auprès de l’Association nationale des investisseurs institutionnels (NAFMII), une autorité publique. «Inexistant sur les marchés du dim sum et du formosa, ce support vise à décrire le groupe, le projet d’émission et l’allocation prévue des fonds», poursuit Jacques Molgo. Air Liquide a d’ailleurs obtenu une...