Pénalisés par de mauvais résultats, les assureurs revoient leurs primes à la hausse sur plusieurs produits. Les entreprises disposent toutefois de marges de négociation pour limiter cette inflation, voire pour réduire le coût de certains contrats.
Longtemps à la baisse, les primes d’assurance repartent à la hausse depuis plusieurs mois. «Le marché de l’assurance pour les entreprises se tend de plus en plus, constate Philippe Maraux, directeur des lignes techniques chez Marsh. Si pour les PME, la hausse des coûts semble encore limitée, pour les grands comptes nous n’avions pas observé une telle tendance durer autant depuis dix ans.» Cette augmentation des primes résulte en partie des sinistres passés. «Plusieurs compagnies d’assurance ont eu de mauvais résultats simultanément dans certaines branches, explique Philippe Maraux. Elles subissent notamment le coût des catastrophes naturelles qui ont eu lieu ces derniers années.»
La flotte automobile épargnée
Certes, tous les risques couverts ne sont pas concernés par cette tendance inflationniste. La flotte automobile reste la principale catégorie de contrat épargnée.
«Après plusieurs années de hausse, les primes sur les assurances automobiles sont plutôt à la stabilisation, voire à la baisse, souligne Benoit de Fontenay, associé chez Euklead. En effet, bien que le coût moyen des accidents corporels ait augmenté depuis 2010, la fréquence des sinistres diminue. Les entreprises qui ont eu peu de sinistres ces trois à cinq dernières années peuvent espérer une baisse de coût de 5 à 10 %.» De même, la responsabilité civile (dommages aux clients, aux employés…) ne semble également pas particulièrement affectée par la revalorisation des tarifs. «Les sinistres étant peu fréquents, ce type de contrat est toujours favorable à la renégociation, poursuit Benoit de Fontenay. Les entreprises qui n’ont pas renouvelé leurs contrats depuis quelques années peuvent négocier une diminution de 20 à 30 % des coûts. En revanche, celles qui ont subi un sinistre récemment pourraient voir leurs tarifs progresser de l'ordre de 10 à 20 %».