Le groupe industriel Bel a fait amender récemment une de ses lignes de crédit afin d’en indexer les modalités de rémunération à des objectifs environnementaux et sociaux. Il devra fournir chaque année à ses partenaires financiers des preuves de leur mise en œuvre.
Après EDF l’an dernier, le groupe Bel est devenu il y a quelques semaines le deuxième corporate français à annoncer la mise en place d’un «sustainable loan», ou prêt bancaire durable.<br/><br/>Pour rappel, ce financement s’apparente à une ligne de crédit confirmée dont les modalités de rémunération se décomposent ainsi : un taux de référence (Euribor variable, le cas échéant) auquel s’ajoute une marge rémunérant le service de la banque. Le sustainable loan se distingue toutefois du droit de tirage standard dans la mesure où sa marge peut être minorée ou majorée de quelques points de base en fonction de l’empreinte environnementale et sociale du corporate. Par ailleurs, comme dans le cas d’un crédit renouvelable classique, des commissions «d’utilisation» et de «non-utilisation» exprimées en pourcentage de la marge sont facturées au bénéficiaire du financement en fonction du tirage ou non des fonds.<br/><br/>
Des critères ESG quantifiés
Dans les faits, Bel n’a pas sollicité de nouvelle ligne à proprement parler. L’entreprise a fait amender un crédit renouvelable multidevise contracté en 2011 auprès d’un pool de banques, d’un montant de 520 millions d’euros.
Conformément aux règles évoquées précédemment, la nouvelle convention signée par l’industriel et ses partenaires stipule qu’à compter de cette année, le groupe s’expose à une augmentation de marge s’il ne poursuit pas trois objectifs : diminuer de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre par tonne de fromage produite d’ici à 2024 (à raison de 5 % par...