Ces dernières années, Ethereum s’est imposé comme la technologie la plus utilisée pour la réalisation d’opérations financières décentralisées, c’est-à-dire effectuées au moyen de la Blockchain. Le réseau a assis sa domination grâce à son langage de programmation modulable et à son écosystème d’applications diversifié dans les paiements, les financements ou encore l’assurance. Toutefois, l’essor de blockchains concurrentes et la récente chute des cours des crypto-actifs ébranlent son hégémonie.
La finance décentralisée, soit l’ensemble des opérations financières réalisées par le biais de la technologie blockchain, est sans conteste l’un des secteurs les plus dynamiques de la cryptosphère. Entre décembre 2020 et septembre 2022, la valeur totale des instruments financiers digitalisés stockés sur des blockchains dédiées a crû de 1 milliard à 55,5 milliards de dollars, selon l’agrégateur de données DefiLlama. Parmi ces blockchains, l’une fait figure de leader incontesté : Ethereum. « Ce réseau héberge aujourd’hui près de 60 % de ces actifs en valeur, soit 32 milliards de dollars », indique Stanislas Barthélémi, partner chez KPMG.
Ce succès tient aux caractéristiques de la technologie. Créée en 2015 par l’informaticien russo-canadien Vitalik Buterin, Ethereum est un dérivé de la blockchain Bitcoin. Tout comme cette dernière, il s’agit d’une blockchain publique dont le fonctionnement ne dépend pas d’un organe unique mais d’une multitude de participants appelés « mineurs » ou « validateurs » répartis dans le monde entier, et sur laquelle est émise une « cryptomonnaie » appelée Ether. « L’Ether sert essentiellement à rémunérer le travail des “validateurs”, souligne Romain Saguy, chief revenue officer chez Coinhouse. A l’instar du Bitcoin, il peut être acheté ou vendu sur des plateformes d’échanges par des personnes ou entreprises extérieures à sa blockchain native, et fait l’objet d’une très forte spéculation de la part des investisseurs professionnels comme des particuliers. »