En infligeant une lourde amende à Bloomberg en décembre dernier dans l’affaire du faux communiqué sur une fraude comptable chez Vinci, l’AMF a sanctionné le non-respect des procédures internes de l’agence de presse.
Le 22 novembre 2016 à 16h06, le marché apprend que Vinci vient de découvrir une fraude comptable interne portant sur 3 milliards d’euros. Le groupe, qui se dit très choqué, précise que les commissaires aux comptes sont saisis et l’AMF prévenue. Quant au directeur financier, il a été licencié. Une conférence de presse est annoncée pour le lendemain. En l’espace de 8 minutes, le cours dévisse de 18 %. Le problème, c’est que tout est faux. Bloomberg qui a reçu un communiqué de presse apparemment émis par le Groupe Vinci a répercuté les informations sous forme de dépêches à ses abonnés entre 16h06 et 16h16. L’AFP quant à elle expliquera avoir reçu le communiqué quelques minutes plus tard et pris soin d’appeler le porte-parole du groupe avant de publier sa propre dépêche. Bien lui en a pris : Vinci annonce alors à l’agence que le groupe est victime d’une fraude. Entre-temps, Bloomberg a commencé à retirer ses dépêches et à publier des démentis. Celui de Vinci sort à 17h. Dès le lendemain, l’AMF décide d’ouvrir deux enquêtes, l’une sur le marché du titre, l’autre sur le comportement de Bloomberg. Si l’auteur du faux communiqué n’est toujours pas identifié à ce jour, en revanche l’agence de presse s’est retrouvée convoquée devant la commission des sanctions pour répondre de diffusion de fausse information financière. Lors de la séance d’examen de l’affaire le 19 novembre dernier, Bloomberg a fait val...