En cédant mi-septembre près de la moitié de sa participation dans Alstom pour plus de 1 milliard d’euros, Bouygues a réalisé le plus important placement de bloc d’actions de l’année en France. Une opération d’envergure pour laquelle le groupe a préféré effectuer un sondage de marché en amont.
Il fallait remonter à octobre 2018 et la vente de titres Safran par l’Etat pour retrouver sur le marché actions français un placement de bloc (ABB, pour accelerated bookbuild) d’au moins 1 milliard d’euros. A la mi-septembre, Bouygues a ainsi cédé 13 % du capital d’Alstom pour un montant de 1,079 milliard, ce qui en fait le plus grand ABB de l’année dans l’Hexagone. Entré au capital d’Alstom en 2006, le groupe dirigé par Martin Bouygues détenait jusqu’alors une participation de 27,7 %.
Une plus-value enregistrée
Un niveau qu’il jugeait trop élevé. «Nous sommes devenus actionnaires il y a treize ans sur la base d’un projet industriel précis : nous unir avec Alstom et Areva pour créer le champion français du nucléaire, rappelle Philippe Marien, directeur général délégué de Bouygues. Même si cet objectif ne s’est pas concrétisé, nous avions décidé de continuer d’accompagner Alstom sur la durée. Mais alors que la société vient de déployer une nouvelle stratégie à la suite de la fusion avortée avec Siemens, le moment nous semblait opportun pour entamer une sortie partielle.» Après une première partie d’année agitée sur les marchés actions en raison des inquiétudes autour de la guerre commerciale sino-américaine, la fenêtre de la rentrée est apparue propice à la réalisation d’une telle opération, les espoirs de nouveaux assouplissements de la politique monétaire des deux côtés de l’Atlantique ayant fait repartir les indices boursiers à la hausse.
Pour s’en assurer, Bouygues a cependant préféré effectuer en...