Après la stupeur provoquée par la victoire du «Leave» le 24 juin dernier, les marchés se sont nettement ressaisis la semaine dernière. Mais ce répit n’efface toutefois pas les craintes des directeurs financiers. Même s’ils peinent encore à mesurer les implications juridiques et financières à venir du Brexit, la période d’incertitude qui s’ouvre les amène d’ores et déjà à revoir leur politique en matière de gestion des risques et de financement.
- Un rebond des marchés
- De nombreuses inconnues
- Marchés obligataires : un écartement des spreads limité
- Taux de change : les marchés s’attendent à une volatilité durable
- Financements bancaires : des impacts minimes à court terme
- Banques : une exposition réduite mais un niveau élevé d’incertitudes
- Droit européen - Article 50 : le Royaume-Uni maîtrise le timing
Une fable pleine de bruit et de fureur : tel apparaît maintenant le référendum sur le Brexit dont l’issue constitue pour beaucoup un véritable coup de théâtre, digne d’un drame shakespearien. «Confortés par les derniers sondages et les paris des bookmakers britanniques, nous ne nous attendions clairement pas à un tel résultat», admet par exemple le responsable financier d’un groupe du CAC 40. Depuis, rien ne se passe non plus comme prévu. «Lorsque nous avons cherché, avant le vote, à évaluer les impacts potentiels d’un Brexit, nous redoutions un quasi-krach financier, poursuit ce responsable. Hormis la correction brutale enregistrée le jour de publication des résultats du scrutin, somme toute logique, nous avons depuis été étonnés par la bonne tenue des marchés.»
Un rebond des marchés
Alors que plusieurs analystes et stratégistes internationaux avaient été jusqu’à mettre en garde contre un scénario à la Lehman Brothers, un rebond s’est en effet opéré sur l’ensemble des segments de marché. Du côté des émetteurs souverains, les pays de la périphérie de la zone euro avaient vu leurs rendements augmenter de plusieurs dizaines de points de base (pb) le 24 juin, les investisseurs préférant se tourner vers des valeurs refuges comme la dette allemande et française. Or un net desserrement est intervenu la semaine dernière. «Après s’être écarté de 180 pb, le spread entre les obligations d’Etat italiennes et allemandes est déjà retombé à 150 pb», indique Jean-François Paren, responsable de la recherche...